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 I could kill you Without Trying __ [Samaël]

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I could kill you Without Trying __ [Samaël] Empty
MessageSujet: I could kill you Without Trying __ [Samaël]   I could kill you Without Trying __ [Samaël] EmptyJeu 26 Fév - 17:12

    [Look into my eyes
    We both smile
    I could kill you
    Without trying
    That's accuracy.
    The Cure. Accuracy.]

    I could kill you Without Trying __ [Samaël] F_753575m_4ca2f59
    __Blanche [-Neige]


ARTIFICIAL PRINCESS-
Cela avait fini par exploser dans tous les sens et il avait répandu tous ses vices, tous ses caprices. Cela avait dégouliné sur leurs chairs, et cela devait leur coller la peau, jusque dans leurs os, les défigurer et effacer leur essence. Au plus profond de leur être et trouver ce qui les détruira. Il ne pouvait agir autrement. Il avait été fabriqué ainsi. De jour en jour, la dextérité de ses mains et ses doigts s’affinait tandis que son esprit pliait sous le poids de sa haine. Mais elle était mêlée de folie, elle était irraisonnée. Il ne savait pas.

LA FIN DU JOUR DANS CETTE VILLE EST ETRANGE-
18H03, 12 secondes.
Ce fut une journée grisâtre aussi bien dans sa tête qu’à l’extérieur. Des gros nuages s’étaient amoncelés au-dessus et à l’intérieur de lui. Il fallait que ça s’éclaircisse maintenant, timidement, les derniers rayons du soleil paraient le Ciel de ses plus beaux atours. C’est juste l’impression d’un jour parfait, juste l’impression d’une bonne soirée. C’était ce genre de beautés devant lesquelles se pâmait le commun des mortels. C’était de ce genre d’illusion qu’il se berçait. Pour l’instant, rien ne lui paraissait plus important que de leur rendre la vie plus belle -ou plus difficile. Le reste, il n’en avait cure. Le vent soulevait leurs robes multicolores, et puis la sienne, et leurs parures rayées, et leurs cheveux longs ou courts, roux ou blonds. Jamais bruns. Le souffle glacé caressait son visage, ç’aurait du être les mains de sa maman. Jusqu’à ce qu’il le gifla, et ce fut sa mère. Presque. Parce que c’est ainsi qu’il le souhaite, l’amour maternel. Il était assis dans une étendue grisâtre, autour il n’y avait que le vide effrayant. Il n’était pas seul, Blanche n’était jamais seul. Il savait s’entourer, le bel enfant. D’ailleurs, Madame Conscience et Madame Inconscience étaient lesbiennes, elles étaient plus ou moins présentes et le surveillaient comme des mères attentives, des parents bienveillants -ou non. Alors comment voulez-vous qu’avec deux mères aussi folles -puisqu’elles sont lui- ce pauvre enfant n’ait pas un comportement excentrique et totalement hors de propos ? Elles lui expliquaient ce qu’il devait faire et ne pas-, ce qu’il fallait aimer et ne pas-. Il les avait depuis qu’il est né, elles étaient ses jeans, maintenant déchirés, et un peu usés. Il les écoutait religieusement et leur obéissait comme il pouvait. Elles étaient les deux seules à s’occuper de lui, et comble de joie, ce qu’elles lui ordonnaient coïncidait bien souvent avec ses désirs. Enfin, tous les enfants ne sont pas nécessairement des modèles de sagesse.
« Non je n’ai pas peur ». Pour le moment, il y avait également une trentaine de congénères huppés à sa table. C’était un thé sur le tard, ou encore un dîner un peu en avance. Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas, installez-vous, et goûtez à la folie délicieuse.
Le buffet et la table étaient dressés, et les convives affluaient, il n’y aurait probablement bientôt plus de place. Ou c’était déjà le cas, mais il ne voulait pas se l’avouer. Il leur cousait la bouche pour qu’il puisse manger. Et parfois, en plus de leurs cheveux laineux, il leur enroulait un fil d’or, roux ou d’argent autour du cou, un véritable cheveu volé. Et puis il y avait tous ceux à la tête coiffée de jais, qu’il avait mis à l’écart parce qu’il les haïssait, et ils se balançaient au grès du vent. Et ils verront ce qu’est le Ciel, et ils essaieront l’Enfer. Pourtant, si les festivités sont lancées et que toutes ces belles personnes s’amusent déjà, il ne faut pas oublier que l’invité le plus important n’a pas encore annoncé sa présence, celui à la peau pâle et au regard scintillant. Patience, il est convié à ce Thé. Mais nous pouvons vous le promettre, nous n’y feront pas de folies, car Alice n’est pas invitée. Nous y ferons bien attention, nous y veillerons. C’est pour cette raison que la Reine de la Fête ne peut pas encore jouer avec eux, elle est polie et cela ne commencera qu’avec la venue du fastueux jeune homme. Oui, ce serait un garçon ; les filles, elles tombaient du haut du toit, parce qu’elles aimaient ça. Et lui aussi, il admirait et applaudissait ses marionnettes. De plus, en tant que digne Chat de Chester, il avait été invité au Thé de la Reine Rouge -ou Blanche, il n’y comprenait rien à ces étranges personnalités-, mais il avait perdu ses rayures en cours de route et ça l’a fichait très mal de s’y rendre sans. Il avait donc revêtu sa tenue de Princesse Blanche-Neige et en avait profité pour organiser une magnifique Garden Party. Silence. Silence.
« D’être un sperm’ donneur ! ♪ »

ELLE ARRIVE COMME UNE ERREUR ATTIRANTE-
Jeudi comme un autre.
Journée détestable. Comme chaque jeudi, il avait du se rendre à l’hôpital pour ses soins, ses parents l’y obligeaient, alors même qu’il était majeur. Et aurait pu gérer sa vie seul ? Peut-être -pas. Il avait cette étrange impression d’être traité comme un pestiféré, alors qu’ils étaient censés avoir l’habitude de traiter ce genre de cas. Ce n’était pas toujours les mêmes infirmières qui suivaient son dossier. Alors il dérobait sur chacune des têtes concernées un cheveu brun. Elles ne le savaient pas, et l’auraient peut-être pris pour un maniaque. Et n’auraient pas eu tort ? Mais elles le méritaient forcément ! Elles savaient que le SIDA n’était transmissible que par voie sanguine, et elles évitaient tout contact avec lui. On lui avait fait des prescriptions, des ordonnances, on lui avait parlé d’opérations miracles qui pourraient lui laisser des séquelles, on lui avait fait des discours et des sermons ennuyeux à mourir. Ils allaient abréger sa vie, il valait mieux les fuir. Bien heureusement, excepté les nouveaux employés de l’hôpital, tout ce petit monde était habitué aux frasques de Blanche. C’est ainsi qu’il s’était pointé avec une heure et demi de retard au rendez-vous avec le médecin Kanadé, et s’était fait remonter les bretelles -qu’il ne portait pas. Il venait souvent avec deux grosses valises qu’il posait quelque part, pour on ne savait quelle raison. Et puis il avait revêtu l’une de ses jolies robes ; celle-ci était noire et blanche, dans le genre Ghotic-Lolita, you see ? Il portait ses éternelles bottes -déclinées en noir cette fois-ci- qu’il laçait soigneusement, mais rassurez-vous, ce n’était pas pour cacher une quelconque pilosité virile, mais surtout pour rehausser et mettre en valeur le galbe de ses jambes fines. De toute façon, majestueux, il l’est de la tête au pieds. Puis les médicaments empêchaient en grande partie la repousse de ces intrus disgracieux -les poils oui- et puisqu’il était humain, il lui arrivait de s’épiler. Bah oui, vous le faites pas vous ? Donc, ce genre de journée passait comme un long supplice pour son esprit étourdi et divaguant. Seul le jeu -à deux lorsque c’était possible- avait l’effet d’un coup de fouet. Toutes ces obligations auxquelles on le contraignait, cela le répugnait, et il s’y pliait pourtant, parce qu’il était docile. Il s’y soumettait, se soumet sans cesse. C’est dans sa nature. Alors à la fin d’une telle épreuve, Blanche ne se sentait pas plus le courage de retourner jusqu’à son appartement [même s’il n’en a pas, on va faire comme si] et très souvent il grimpait jusqu’au cinquième étage de l’hôpital et se posait tranquillement sur le toit. Alors il y retrouvait de la compagnie. Celle qu’il aimait. Mais cela te rendra fou, car personne ne s’en inquiète vraiment, ils prétendent seulement. You’ll lose.

UNE ERREUR AVEUGLANTE-
17H14, 43 secondes.
Empruntons l’escalier de ferraille. Vous voyez ? Nous sommes sur le toit. Il est assis là, le frêle garçon, ses deux valises sont grandes ouvertes, et vides. Il est en tailleur devant une petite table ronde pliante sur laquelle est disposée quatre tasses de thé, et puis une théière vide. Il y a aussi des biscuits secs, des petits LU sûrement. Pourtant, il n’a pas l’air de jouer encore. Autour de lui, étrange théâtre, des poupées de chiffon, une vingtaine. Il ne cesse d’en fabriquer, il y a de la ouate un peu partout, de la laine qui s’envole. Peu importe, il en a tant qu’il veut. Il y a du fil et des aiguilles, et nous vous l’avions déjà dit que ses doigts étaient très agiles, il coud aussi vite qu’une couturière expérimentée, en deux temps trois mouvements et voilà une poupée achevée. Il les pose à ses cotés et elles attendent sagement qu’il donne le signal. Certaines sont à son image, leur laine est blonde-grisâtre, elles ont des t-shirts rayés rouges, noirs, gris, verts, prunes, elles ont des petites couronnes de carton. Il y a des blondes avec des robes, des rousses avec des oreilles de lapin ou des chapeaux. Il en est à la vingt-cinquième naissance. Vous croyez, vous pensez que c’est un enfant peut-être ? Vous n’avez pas entièrement tort, Blanche a dix-huit ans certes, mais il se complait dans des jeux enfantins. Mais vous n’avez pas raison non-plus. Blanche est une affreuse Princesse, et c’est elle qui fait les règles, et son esprit malsain n’a de cesse de pervertir ses jeux, et vous ne saurez lui résister. Et il y a les poupées aux cheveux noirs comme l’ébène, aux lèvres rouges comme le sang et à la peau blanche comme la neige. Celle-ci, il les a suspendu au-dessus du vide. Elles ne sont pas directement visibles, car elles sont pendues par des fils attachés à des crochets, et se balancent au-dessus de la rue. Chacune est étranglée d’un cheveux brun. Celles-ci, elles ne sont pas invitées au Thé. L’adorable Princesse Blanche-Neige a sorti ses étranges couteaux et ils semblent très loin d’elle. La boude-t-ils ? Non, vraiment, parce qu’il y a des fils qui les retiennent jusqu’à ses doigts. Elle ne se mélange pas cependant, elle n’emmêle pas les ficelles des papillons argentés et le fil de l’aiguille qui forme la poupée.
L’une de ses créatures prit son envol, alors qu’il donnait une violente impulsion à sa main gauche, pour venir directement se planter dans le chiffon nouveau-né. Il en profita pour enrouler un brin fatidique autour de la gorge du cobaye et le laissa en plan à ses cotés.
Il aurait pu être étudiant en art, en couture et dans tout ce genre de trucs pour lesquels il fallait faire preuve d’imagination et d’habileté. Il étudiait les sciences. La biologie et les dissections lui plaisait particulièrement. Il n’allait pas souvent en cours, et c’était regrettable puisque ses parents payaient ses études, puisqu’il avait pas mal de facilités. Quelle importance ? Son esprit tordu ne pouvait s’imaginer une vie normale, avec une famille, un métier et tout ce genre de chose. Il mourrait jeune.

QUI VEUT ENFIN DES PALAIS DE MON AME ?
18H03, 14 secondes.
L’invité n’allait plus tarder, Blanche devait achever la plus importante des poupées. Elle était vêtu d’une étoffe noire, parce qu’il ne savait pas encore, il n’avait pas encore tout vu. Il savait simplement qu’il devait utiliser de la laine noire aussi. Elle n’avait pas encore d’yeux, il n’en connaissait pas la couleur. Il installa la poupée face à lui, et donc dos au vide. Elles étaient toutes là.
Il y eut le claquement de la trappe menant au toit, derrière lui. Enfin il était là. Il avait trois minutes et quatorze secondes de retard. Elles le regardaient de leur regard mort et lui, il rigolait à l’intérieur, il se marrait et ses épaules étaient secouées de soubresauts. Il se contrôlait, il n’était pas temps encore. La princesse se leva et adressa un clin d’œil complice à la poupée sans regard, -inutile donc- et remuant légèrement les doigts, cela s’intensifia jusqu’à ce que les vibrations atteignent les extrémités des ficelles. Il insuffla à ses poignets la force suffisante à une violente secousse et les couteaux décollèrent. Il fit volte-face et n’eut pas même le temps -ou l’envie ?- d’observer l’invité. La concentration voilait son regard, caché derrière sa frange. Et en deux ou trois secondes les quatre couteaux, les quatre ficelles ligotèrent le corps du jeune homme. Ce n’était pas bien méchant, et pas très serré. Il pourrait s’en débarrasser aisément, à moins qu’il ne soit doté d’une incurable maladresse … ? Ce serait amusant … !
Le jeune garçon -fille ?- scruta son bel invité et s’en approcha un peu.


« They won’t play with me anymore … »

Moue boudeuse et voix pleurnicharde, irritante. Il est insupportable, fait tout pour l’être. Plus ou moins consciemment. Et ça lui plaît de ne pas être aimé.

« My friends are so boring … »

Evidemment puisque ce n’était que des poupées de chiffon. Et surtout, il n’en avait pas d’autres, d’amis. Il n’y avait rien. Le néant. Ou un soleil doré fendu de noir qui gouvernait ce monde, sa folie, mais c’était fictif. Il fit un pas de plus, et encore un, pour se retrouver nez contre nez avec l’invité. Presque. Sa bouche s’étira sur ses immenses dents, il pencha la tête de coté et avec une joie non dissimulée, lui fit part de sa pensée :

« I know a lot of odd and fabulous games ! »

N’ayez pas peur cher invité, il ne va pas vous manger. Prenez donc place. Il y a un temps pour tout, l’heure est au jeu.

« Wanna play with me ? »
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Samaël Esaias [Seth]
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Samaël Esaias [Seth]


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MessageSujet: Re: I could kill you Without Trying __ [Samaël]   I could kill you Without Trying __ [Samaël] EmptyMar 10 Mar - 1:48

    Les sons étaient entêtants. Magiques. Sublimes. Il ne se lassait pas de cette mélodie rapide et effrénée : « Ceci est dangereux » voilà ce que cela signifiait. C’était des bruits d’alertes et plus il les entendait plus il se sentait vivant. Il courrait comme un dératé au travers des ruelles, bousculant quelques passants. Qu’importe ! Qu’importe ! Il était vivant, il risquait sa vie et il le savait. A tout moment il pouvait tomber. Tomber d’où ? Il ne savait pas, mais il sentait que la chute était proche. Plus il courait, plus il oubliait le monde, plus il oubliait tout simplement qui il était… L’adrénaline était le meilleur dopant de tout l’univers, tout le monde le savait. Lucifel n’existait plus. Nadechiko non plus. Il n’y avait plus personne. Juste lui et ce besoin de puissance, ce besoin de vivre intensément avant la chute, inévitable et fatale. Grandiose ! Fantastique ! Quel meilleur jeu au monde que la vie ?! Aucun assurément !

    Chaque instant était quelque chose de risqué et de fabuleux. On parie sa propre vie. Sa propre mort. Peu à peu il comprenait le fonctionnement de certains suicidaires. Enfin, les faux, en tout cas. On tentait de doser la souffrance avec l’automutilation. C’était amusant, ce jeu de contrôle. On ne souhaitait pas mourir, juste voir la maîtrise qu’on possédait sur son corps. Si je coupe là, ça fera mal mais ne me tuera pas. Si je coupe là c’est plus risqué mais pourquoi pas après tout ? Puis venait les tentatives de suicide. Sauter du haut d’un pont ne devrait pas être bien compliqué… On serait euphorique, et même si la mort venait, toujours, ils la contrôlaient. A lui d’entrer dans ce monde malsain qu’était celui du contrôle sur soi. Qu’était celui de la violence envers soi-même. Qu’était celui de la mort que l’on a décidé. Un jeu qu’il adorait. Liberté ! Liberté ! Hurlait son cerveau, complètement désinhibé. Il n’y avait plus rien.

    La souffrance apportée par la séparation avec son jumeau ? Inexistante. La violence qui dictait le moindre de ses mouvements ? Chimérique. La maladie qui se gangrénait ? Irréelle. Il était simplement un humain dicté par ses instincts et ses envies. Sans aucune pensée cohérente autre que « Mourir. Tu dois juste mourir. » Et il riait. Il riait aux éclats de ce jeu dangereux et délicieux. Adorable petite voix ! Qui gagnerait ? Celle de la raison ou bien celle du plaisir ? Assurément celle du plaisir. Celle qui le faisait entrer dans le cercle privé des suicidaires et des aliénés. Qu’importe, il adorait ça ! Cependant il ne voyait pas. Il ne voyait pas la mort imminente, qui posait sa main gantée de noir sur son épaule, un sourire affable sur les lèvres. « Prend garde mon petit, ne joue pas trop avec moi, je gagne toujours » susurrait-elle à son oreille. Mais il n’entendait plus rien, il était perdu dans les limbes de son plaisir de fou. Il jouissait de cette liberté nouvelle et de son compagnon le danger. Et les conséquences seraient ce qu’elles seraient sans qu’il s’en soucie le moins du monde.

    « ATTENTION ! »

    Le choc fut violent. Le retour à la réalité bien trop brutal. Une douleur horrible se propageait dans son corps. Un poison brûlant qu’il ne pouvait contrôler, qui le faisait bien trop souffrir. C’était la fin du jeu. Il ne pouvait pas contrôler ses sensations. Il ne pouvait pas contrôler le mal que la mort lui apportait. Il avait perdu. Et avec, il avait renoncé à sa vie, à revoir un jour son frère ou Nadechiko. Les seules personnes qu’il aimait réellement… L’adrénaline s’était estompée, disparaissant totalement. Peu à peu il redescendait sur terre et apprenait le dur axiome de la vie : il n’était pas invincible et il allait mourir. Sans s’être excusé. Sans disparaître dans les bras frêles et rassurants de Lucifel, comme il l’avait toujours rêvé… Non il allait mourir de façon pathétique : son corps l’avait lâché en plein milieu d’une avenue et, de fatigue, il s’était effondré. « Le jeu est fini mon petit, paie ta dette maintenant » chuchotait doucement Madame Faucheuse, sa main gantée se posant sur sa poitrine, au niveau de son cœur. Va y, prends-le, ton foutu dû et fous moi la paix, pensait-il, rageur d’être vaincu si facilement. Et dire que d’autres jouaient à ce jeu depuis tellement longtemps. Lui devait courber l’échine… Peu à peu il se sentit de nouveau libre, de nouveau bien, de nouveau être. La vie le quittait et un cocon froid l’enveloppait… Une sensation étrange, comme une étoffe de soie fraîche qui caresserait son corps nu, qui arrivait même à caresser ses os et ses organes. Une sensation étrange qui l’étreignait et qu’il ne voulait pas quitter. Pour rien au monde.

    « Appelez une ambulance ! » fut le dernier son qu’il entendit avant de courir dans les bras de Dame Funèbre, comme un petit garçon galopant vers sa mère…
    *

    La morphine qui courait dans ses veines étreignait peu à peu sa compagne Adrénaline dans ses bras fins et gracile… L’excitation n’était plus, de même que la douleur. Non, une étrange sensation de quiétude et de paix l’envahissait. Il n’aimait pas ça du tout. Il ne voulait pas être calme et silencieux. Il voulait vivre, courir, sauter du haut d’un pont, voler et s’écraser violemment contre le sol. Mort brutale et cruelle. Sanglante, aussi, assurément. Délicieuse… Doucement, il tourna la tête et vit son amie sombre lui sourire de ses dents trop blanches. La mort avait un visage si attirant… Elle était si belle, ainsi drapée d’ébène, ses beaux yeux lucifériens, son corps enveloppé de cette aura sibylline… Elle le veillait sagement, assise à son chevet, ses mains gantée de dentelle ténébreuses sagement posées sur ses cuisses… Une amie fidèle, qui ne le quitterait jamais. Lentement sa main droite se leva et elle posa son index sur ses lèvres exsangues, un sourire complice sur les lèvres, avant de se lever et de disparaître, laissant dans la salle inconnue une fumée sombre et âcre, un doux parfum froid et malsain…

    « Ne pars pas… »

    Supplia-t-il doucement. Une voix affable lui répondit : « Personne ne va vous abandonner, Monsieur Esaias. ». De nouveau le retour à la réalité brûlante et atroce. Il n’était pas dans les doux abîmes de son amie funéraire. Il n’y avait pas d’épitaphe à son nom… Il était vivant, calmé et à l’hôpital. Lorsqu’il ouvrit les yeux, son premier geste fut de foudroyer l’infirmière du regard. Sale garce inconsciente. Elle ignorait ce qui se passait dans sa vie. Bien sûr que si tout le monde l’abandonnait ! Qui viendrait le voir durant ses longues heures de souffrances dans la salle blanche ? Personne, évidement. Non, personne. Il poussa un long soupir résigné et s’enfonça un peu plus dans son lit. Peut-être que s’il s’endormait de nouveau, il la reverrait ? Oh oui ! Il l’espérait plus que tout ! Revoir ce beau visage sombre et fermé, à la fois affable et revêche… De nouveau il se laissa sombrer, cessant de se battre contre les calmants. Il vivrait une autre fois.
    *

    « Monsieur Esaias ! Calmez-vous je vous en supplie ! », hurlait une infirmière face à la crise d’hystérie du patient. L’islandais gronda « Ta gueule connasse, arrêtez de me droguer ! Je.vais.bien !
    — Non monsieur ! S’il vous plait, laissez-nous vous soigner ! supplia l’infirmière.
    — Hors de question que vous touchez à la tumeur qui se trouve dans mon cerveau ! Je vis très bien avec et je veux pas mourir si tôt, et certainement pas parce qu’on m’aura opéré pour cette connerie !
    »

    Avec force il jeta le charriot de réanimation sur les personnes présentes dans la salle avant de s’effondrer. Ses côtes le faisait atrocement souffrir, l’entravait. Une douleur qu’encore une fois, il ne pouvait pas contrôler. D’un seul coup, il commença à fouiller la pièce avec vergogne, ouvrant tous tiroirs jusqu’à trouver un scalpel. Sans aucune hésitation il coupa sa peau hyaline. Doser la douleur, là était la clé pour entrer dans la secte absconse des personnes qui ne vivaient pas et qui ne mouraient pas non plus. Aussitôt on l’en empêcha et de nouveau on le mit sous calmants et anxiolytiques. Et là-bas, au fond de la pièce, assise sur l’un des fauteuils, un sourire amène aux lèvres, elle le fixait de ses grands yeux sépulcraux. Dame Funèbre ne cessait de le hanter, ces temps-ci.
    *

    « Je vous assure que je vais bien… J’ai juste besoin de prendre l’air, cela fait deux semaines que je suis coincé ici… Je vais sur le toit pour une heure… » Samaël supplia les infirmières du regard et ces dernières craquèrent. Il pu enfin prendre l’air. Ses côtes encore douloureuses l’empêchait de courir, cependant. Dommage, il aurait aimé sentir de nouveau cette impression singulière s’emparer de lui. Cette liberté morbide qu’il cherchait à tout prix depuis le départ de son frère… et Madame Mort qui refusait de l’aider. Que ce soit à vivre ou à mourir, d’ailleurs. Elle semblait se complaire à le regarder chuter sans trépasser, à souffrir sans rendre son dernier souffle… Tellement amusant ! Oh oui, rien n’égalait le spectacle de Samaël, vaquant entre vésanie et raison, cherchant la douleur et la fuyant… Cherchant un contrôle qu’il ne possédait pas.

    Nonobstant lorsqu’il ouvrit la porte, il sentit des fils de pèche l’entraver. Soit. Et un homme, à moins que ce ne soit une femme, qui le fixait d’un regard insane. Soit. Était-ce encore la délicieuse sensation de l’adrénaline qu’il recouvrait à l’air frais qui lui faisait avoir ce genre de vision ou bien le Chapelier Fou – parce que c’était ce que lui inspirait le jeune, à dire vrai – était réel ? Créature chimérique de son esprit complètement brisé ou réalité abstruse ? Il n’aurait su le dire et ne voulait savoir. Il était son nouveau jeu. Son nouveau dopant. Un instant un sourire aussi fou que celui de son vis-à-vis se glissa sur ses lèvres alors qu’il écoutait les phrases prononcées dans la langue de Shakespeare – qu’il comprenait parfaitement, soi dit en passant.

    « It’s too bad, dear… »

    Chuchota-t-il en entendant la complainte du Chapelier. Il ne pouvait que comprendre la douleur de ce prince étrange. L’ennui était une occupation tellement fastidieuse ! Et avoir des amis insipides rendait la chose pire encore. Cependant l’inhabituel monarque lui proposa quelque chose de très tentant. Sans aucune peine il se débarrassa des liens l’entravant et le fixa longuement. Jouer avec lui ? Lui qui pouvait être une hallucination provoqué par sa compagne obituaire ? Oh oui ! Pourquoi pas pourvu que ces sensations de liberté lui reviennent ! Pourvu qu’il oublie tout de nouveau et qu’il s’amuse à chuter… Pariant de nouveau sur sa vie ou sa mort. Et Monsieur le Chapelier jouerai avec lui à ce jeu malsain ! Peut-être même qu’il faisait partie de la secte sublime des Maîtres ? Ceux qui savaient contrôler leur souffrance… Il fit un signe de tête à la Mort et s’avança doucement vers le blond.

    « Could I die if I play with you ? »

    Dieu, Satan, qu’importe, que la réponse soit oui !


    [ HJ – J'espère que ça t'ira =D ]
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