. Floating Word & Floating World }
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

 

 There will be Blood || Blanche ||

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyLun 12 Jan - 18:17

    There will be Blood || Blanche || Thagitosmexiipw9
    _________Akira


Tes paroles blessent le cœur à coups vifs dans les voiles de la nuit.
{ Loveless OST - Tragedies ~Seimei~ }



Silhouette solitaire et immobile se dressant au milieu du champ de bataille, le Requin contemplait sa victoire d'un œil lassé et indifférent. Le massacre n'avait pas réussit à le réjouir, comme il l'avait toujours fait. Les corps ensanglantés et gémissants ne lui procuraient aucune excitation, aucune satisfaction. Le craquement des os brisés ne lui avaient arraché aucun frisson euphorique. Le gargouillement des gorges écrasées n'avaient provoqué aucun ricanement extatique. Rien. Juste cette maudite mélancolie qui lui collait à la peau depuis la veille. Akira baissa son œil d'or glacé et fendu sur le sol taché. Ses Air Treck, rollers dernier cri qui permettait de « voler », métalliques et coupant comme des lames de rasoirs étaient maculés du sang de ses ennemis. Beau tableau qui le laissa de marbre. Le « ploc ploc » régulier du goutte-à-goutte sanguinaire n'alluma pas la flemme de son regard acéré. Soudain envahi par un accès de fureur frustrée, le « Roi des Crocs » donna un grand coup de pied dans un morceau de casque éclaté qui jonchait le sol, avant de frapper le bitume pour donner un impulsion au moteur électrique de ses AT pour décoller vers le ciel nocturne.

Aussi vite que lui permettaient les ailes métalliques fixées à ses pieds, Akira ridait sur les toits, les caténaires, les rampes. Il bondissait vivement d'un support à l'autre, traînant dans son sillage les quatre longs rubans terminés par des crochets attachés à ses jambes puissantes. De véritables armes qui, agitées par les vents violents que sa vitesse provoquait, happait inexorablement ses adversaires et les déchiraient vivement sur leur passage teinté d'hémoglobine jaillissante. Qui d'autre qu'un prédateur maniaque aurait pu penser à un tel détail ? Même ses AT customisés étaient construis – de sa propre main – pour inspirer la peur. Deux rollers d'acier trempé dont la coque formait des pointes et des lames, destinées à arracher, couper, taillader, écorcher. Sans compter les roues, massives et métalliques comme le reste, qui étaient composées de petites dents encastrées les unes dans les autres, qui lui assurait non seulement une bonne adhérence au sol, mais aussi entamait efficacement la peau de ses victimes lorsqu'il leur roulait dessus pour laisser un témoignage, une marque, de son funeste passage. Sa route maculée de sang. Fou, le Great White Shark ? Sans aucun doute.

Pourtant, même lui qui étaient pourtant si impitoyable, si égoïste, pouvait faiblir. Or, sa faiblesse n'avait qu'une seule et unique source : Akio. Son « hôte ». C'était dans le corps de ce dernier qu'il avait élu domicile, il y avait de ça quatre ans. Quand le décès de son grand-frère, ajouté à tous ses précédents problèmes, l'avait fait tomber dans un profond désespoir, l'inconscient du garçon l'avait invoqué à grands cris, lui, double personnalité destinée à lui servir de bouclier et de béquilles. Pendant une année, Akira avait fait son possible pour forcer Akio à garder espoir et à se tenir debout, à être fort. Mais été arrivé Seimei, humanoïde commandé par son protégé. Ce dernier été peu à peu devenu une raison de vivre de la petite grenouille capricieuse, effaçant quelque peu Akira. Du moins, c'était ce que ce dernier pensait. Puis il y eu Yutsuki Majinai, chef de la Police, qui apporta son aide au fragile garçon, là où lui-même avait dramatiquement échoué. Désormais, le Requin ne faisait rien d'autre qu'apporter du tort à Akio en l'embarquant dans ses dangereuses virées nocturnes. Il le rongeait de l'intérieur, l'empêchait de vivre librement, le pourrissait, le détruisait. Or, le rider ne voulait pas ça. Tout ce qu'il désirait, son vœu le plus cher, était que le petit Aoyagi aille bien et soit heureux. Avec lui qui empiétait sur son espace vital, Akira avait bien peur que ce ne soit pas possible... Surtout depuis que Yutsuki avait émit cette hypothèse à voix haute, quelques jours plus tôt.


*



Le jeune requin frappait violemment contre la porte de la pièce où le chef de la Police l'avait cloîtré. La veille, Akira avait annoncé, brusque et peu aimable comme à son habitude, qu'il dormirait toute la nuit et la journée du lendemain pour être en possession de toutes ses forces le soir afin de participer à une battle d'Air Treck. Ainsi, lorsqu'il était sorti pour s'y rendre, Yutsuki l'avait attrapé et enfermé dans une pièce sans fenêtre pour qu'il ne s'y rende pas. De ce fait, le Roi des Crocs se débattait comme un pauvre diable pour rejoindre Seimei, Roi du Feu avec qui ils formaient les deux Rois de la Nuit, chefs incontestés des Stormriders, ces délinquants montés sur rollers. Il avait beau lui ordonner avec toute l'autorité dont il était capable de le laisser sortir, rien y faisait. Il décida donc de changer de tactique et de lui demander pourquoi il faisait ça. La réponse du policier ne se fit guère attendre :


« Pour protéger Akio. »
« Hein ? ! » lâcha le requin, furibond. « C'est la meilleure, ça ! Si tu aides Akio, c'est simplement parce que tu as pitié de lui ! Tu ne l'aimes pas comme moi je l'aime ! Tu ne lui sers à rien ! Tu ne penses qu'à ta gueule ! Je suis assez grand pour me gérer et prendre soin d'Akio en même temps ! »
« Crois ce que tu veux, mais tu n'es pas le seul à vouloir son bien. »
« Je te crois pas ! T'as juste pitié parce qu'il s'est fait violer et abuser ! C'est juste pour ta satisfaction personnelle que tu fais ça ! Me prends pas pour un con ! »
« Et moi, je te demande pourquoi tu pourris le corps d'Akio ? »

Cette question laissa Akira sans voix. Alors comme ça, Yutsuki le pensait aussi : il détruisait Akio ? Le policier poursuivit en ouvrant la porte :

« Enfin après tout, tu es une grande personne. Si tu t'estimes capable de protéger Akio durant cette bataille, pars, ne te gêne pas. »

Le rider fixa l'homme chez qui il habitait, caché, d'un regard hostile et le dépassa, furieux. Il descendit les escaliers et sortit de la maison, claquant la porte derrière lui. Seulement, au lieu de continuer sa route et de s'en aller, Akira s'assit devant le portail, le visage enfouit dans ses mains. Et si Yutsuki avait raison ? Et si sa présence empêchait Akio de vivre sa vie librement ? Et s'il était devenu inutile à présent ? Si c'était le cas, il partirait sans demander son reste. Après tout, sa seule utilité était de protéger le petit écorché vif au cœur fragile ; alors si Akio avait tout ce qui lui fallait avec Seimei et Yutsuki, il ne voyait pas à quoi ça servait de parasiter son corps plus longtemps. Soit, il partirait. Akira hésita à se rendre à sa battle... S'il n'y allait pas, il donnait raison à Majinai et sa fierté en prendrait un coup. Mais s'il y allait, vu comment son esprit était occupé, il ne pourrait pas rider : impossible de disputer cette compétition en étant si perturber, pour courir, il fallait avoir l'esprit vide, uniquement centré sur la course. Donc il n'irait pas. Akira soupira, envoya un texto de désistement à Seimei et rentra à la maison. Le jeune homme enleva ses rollers dans l'entrée, suspendit son blouson de cuir au porte-manteau, retira son pantalon pour être plus à l'aise, et alla se lover dans le canapé en position fœtale. Jambes nues repliées contre lui, bras entourant ses genoux, télécommande dans l'autre main, il zappait sans grand enthousiasme, fixant les images animées et colorées sans les voir. Derrière lui, il sentait le regard du policier posé sur sa silhouette recroquevillée. Finalement, il éteignit la télévision et demanda d'une voix éteinte :

« ... Tu crois vraiment que mon existence bouffe Akio ? »

Après un long silence, Majinai répondit :

« Je disais ça pour ne pas que tu partes, c'est tout. »

Akira ne le crut pas. Et puis il devait bien se moquer de lui en cet instant : il n'était qu'un gamin fragile et manipulable, pas le Roi au cœur blindé en acier trempé. Il était ridicule. Il était humain.


*



Ce souvenir le fit rager et déprimer à la fois. Oui, il disparaîtrait. Mais avant cela, il devait effacer les traces de son passage pour permettre à son hôte candide de ne pas avoir à payer ses dettes. Ce serait bête que le gentil petit animal se retrouve nez-à-nez devant une horde de stormriders rivaux sans savoir pourquoi ni comment ! Et puis en y réfléchissant, Akira ne pouvait combler totalement le besoin d'amour qu'éprouvait Akio. Il ne pouvait pas répondre à tous les besoins de son protégé, il ne pouvait pas vraiment lui procurer un contact physique rassurant ou passionné, juste un soutient moral, bien qu'ils partageassent le même corps. Il pouvait certes embrasser quelques parcelles de peau qu'il pouvait atteindre, mais il s'embrassait lui-même, ce qui était absurde dans un sens. Akira avait aussi ses limites et ne pouvait satisfaire son premier et unique amour sur tous les plans. Il avait été créé pour lui servir de béquille, voilà tout. Il devait rester dans les limites qu'impliquaient son rôle et ne pas en sortir, que ça lui plaisait ou non... Rah ! Chienne de vie ! Soudain, une petite voix timide fit interruption dans sa tête, juste celui qu'il désirait entendre, ou au contraire, qu'il désirait chasser de son esprit en cette période de troubles :


{ Tu sais, Akira... Moi je ne pense pas que tu pourrisses ma vie et mon corps. Je t'aime, tu sais ? }

Akio. Son double maléfique grogna et le rembarra sèchement par la pensée :

{ La ferme, Akio ! T'es trop immature pour pouvoir donner ton avis ! Je considère que tu n'as rien dis, d'accord ? ! }

La grenouille se tut. Aussitôt, Akira ressentit un pincement coupable au cœur. Il n'aurait pas dû lui répondre de la sorte alors qu'il essayait juste de le rassurer. Mais bon... Akio était incapable d'avoir volontairement des mots durs ou blessant envers quelqu'un. Le rider névrosé partait donc du principe qu'il mentait et qu'il le détruisait belle et bien. Enfin... Son venin avait eu l'effet escompté : Akio ne se manifesta plus.

Alors qu'il filait dans la noirceur relative de la nuit éclairée par la lumière artificielle des réverbères, le Great White Shark aperçu une silhouette familière. La princesse sanglante. Un petit sourire en coin, de sarcasme amusé, fendit son visage pâle. Quel étrange personnage, celui-là... Un garçon qui prenait très à cœur son rôle de royale jeune femme. Amusant. Et puis cette obsession pour les jeux malsains... Cet étranger lui rappelait une version démoniaque d'Akio dans un sens. Mais un clone diabolique qui aurait prit une autre voie que celle que lui-même, Akira, avait emprunté. Bien qu'il ne l'avouerait jamais, cette étrange princesse dont il ignorait tout, jusqu'à son nom, l'intriguait. Pourtant, il était connu pour ne s'intéresser à rien d'autre qu'à lui même et son Akio. Décidément, sa vie était bouleversée en ce moment... Pensant que cette rencontre serait un bon divertissement, Akira changea de direction et fonça sur sa cible. Il atterrit violemment sur le sol avec le sinistre raclement du métal contre le béton, dans une projection d'étincelles et de petits débris poussiéreux, à quelques mètres de lui, le surplombant depuis un rebord plus haut. Ses lèvres se retroussèrent sur ses dents blanches et aiguisées comme celle d'un prédateur sanguinaire en un sourire carnassier. Ce genre de sourire qui ne présageait rien de bon. Le requin lança de sa voix enfantine rendue mature par ses intonations assurées et tranchantes si particulières :


« Tiens ! Voilà qu'on se retrouve, Princesse sans terre ni peuple. Tu cherches encore un pauvre idiot qui accepterait de jouer avec toi ? T'es à la bourre, ils ont plus ça en magasin, ici. »

Son sourire s'élargit, plus sardonique encore. Il avait quelque chose d'irréel et de menaçant, ainsi dressé dans la nuit, avec ses rubans oranges et meurtriers qui flottaient derrière lui, portés par la brise, tachés de sang. Son visage et ses vêtements aussi gardaient encore quelques traces d'hémoglobine écarlate. Ses bras croisés sur son torse, ses jambes fièrement et fermement plantées dans le sol. Pantalon un peu large pour faciliter ses mouvements, tout en cuir noir, de même que son blouson ouvert sur un t-shirt orange à manches courtes. A se demander comme il faisait pour ne pas avoir froid en cette nuit d'hiver glaciale. Mais le Roi des Crocs n'avait jamais froid : il était toujours en mouvement, rapide et puissant. Insaisissable.


HJ - C'est un peu nul... =/ Je ferais mieux au prochain post ! Et Isky, j'ai un peu abusé de ton perso, désolée ! >.<
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyMer 14 Jan - 17:20

    [Eyes, burning a way through me
    Overwhelm, destroying so sweetly
    Now, there is a fire within me
    A fire that burns.
    This Fire, Franz Ferdiand.]


    There will be Blood || Blanche || F_15235777m_aa1aa05


“Dark angel sucked all the best !”
Il partit alors d’un grand éclat de rire joyeux, malsain, frappant dans ses mains avec frénésie, avec toute l’exaltation que lui procurait cette exclamation, cette situation.
Un coup de poing à la tempe fit stopper net l’hystérie du garçon, plaie riante s’étirant bientôt pour laisser échapper un filet pourpre de son âme délirante. Les mèches filasse collaient sur son front. Les yeux clos, il soufflait, il souffrait. Blasphème Ô mon corps … Comme cela faisait mal. La cave sinistre d’un immeuble désaffecté était aujourd’hui sa prison, son paradis. Il gisait au sol, non-pas immobile mais complètement surexcité, très agité. L’homme le surplombait, sourire affreux étirant le coin de ses lèvres craquelées. Oubliant un instant que c’était mal. Qu’il rejoindrait bientôt sa fille et sa femme, qu’il leur parlerait de son travail, de ses petits tracas. Qu’il prendrait sa fille dans ses bras et la ferait tournoyer jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus de rire. Ses tensions apaisées. Forcément, il oublierait l’horrible princesse, dégoûté d’elle et de lui-même. Il saisit violemment les poignets de la « créature » à ses pieds, car elle était encore bien réelle, et les attacha à deux grosses chaînes accrochées au mur. Les bras écartés, à genoux, c’était presque la position du christ sur la croix. Oui, presque. Un autre coup, l’énième, le percuta de plein fouet à l’estomac, et brillèrent à la pointe de ses canines les gouttes de sang remontées du tréfonds de ses organes touchés et abimés. Une seule de ses larmes écarlates, une simple goutte de sang aurait été suffisante à entamer la descente aux enfers d’un homme sans problème, s’il fut admit qu’il posséda quelques coupures non-cicatrisées. Cela aurait été amusant. Et si ...? Des douleurs épouvantables parcouraient chaque parcelle de son corps. Comment ne pas s’en délecter ? Il savourait, l’ultime état. Presque. Il n’atteignait jamais tout-à-fait le vrai. Il ne savait pas couvrir ses plaies. Je suis.


Alors l’homme avait détenu le pouvoir pour un moment, tyran de ses fantasmes, sans foi, sans loi. Vraiment pitoyable. Lui, princesse clémente, il l’avait laissé filer. Mais il lui avait tout-de-même fait un beau cadeau qu’il découvrirait bientôt sur sa chair, puis dans son sang. Insidieusement, le virus s’infiltrait. C’était vraiment drôle ! Les «papillons » étaient toujours à sa portée, sur lui, cachés ou en évidence, peu importait. Les ficelles de ses chères marionnettes demeuraient invisibles, indestructibles. Ils étaient obéissants, et ils étaient implacables, et l’on ne pouvait échapper à leurs infernales étreintes. A présent, essayez donc d’attenter à la pudeur de Blanche. Vous comprenez ? Vous comprenez … les princesses ? Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ! C’est vous Princesse Blanche ! Avec vos cheveux sanglants, votre visage égratigné, vos yeux délirants. C’est vous et votre caractère parfaitement malsain, votre esprit tordu. C’est vous, c’est simplement un tout. Toute à ses narcissiques pensées, le mégalo gambadait à la recherche de nouveaux amusements. Il était de belle humeur, il fallait évidemment que chacun en profita. Il n’y avait hélas aucune représentation ce soir, sur aucun plan, d’aucune façon. A moins que la ville ne devienne enfin le plus grand théâtre jamais vu, la plus belle pièce jamais jouée. Ou à son envergure. Il fallait des acteurs, il devait y avoir des costumes et des paillettes. Ne rencontrer personne dans les rues ternit légèrement l’entrain du garçon. Cela ne répondait pas du tout à ses souhaits. Exaspérant.
Le diadème resplendissait sur son chef, les colliers également, donnant un peu de faste et de prestige à une apparence qui en possédait en cet instant bien peu. Il était là, au milieu de la rue, seul. Où était-il donc parti, tout son peuple, abandonnant leur princesse ? C’était comme s’il avait envie de pleurer, mais il ne pouvait s’empêcher de sourire, le regard dissimulé derrière des mèches blondes-grisâtres bien pratiques parfois. Il sait, ne sait plus. Un garçon ? Une princesse ? S’il joue, c’est pour ne pas savoir, ne pas devoir savoir. Il faut jouer. Il trouvera le jeu, et avant tout, il découvrira l’autre joueur. Princess se remit alors un peu plus gaiement en marche, tout excité à l’idée d’imaginer, d’inventer, avançant droit dans le futur. Sa veste noire flottait derrière lui, il joue à Matrix. Se dévoile un maillot rayé rouge et noir, il hypnotisera. Tout ça, c’est tâché … du sang en train de sécher. Indigne d’une princesse.. Il se lamente un peu, c’est facile. Démarche assurée, ou détermination enfantine. C’est un pantalon très serré qu’il porte, et une ceinture à la boucle brillante, en argent évidemment, pour souligner sa minceur. Et puis les bottes lacées. C’est encore un jeu je crois, il aura ce qu’il voudra. Que jamais ne se meure la passion, alors même qu’il passe devant la clé de ses souvenirs, ou clé de ses songes. Il avait cherché. Il ne fallait pas trouver. C’est ça le jeu, une partie sans fin. Le jeu des fous. Nous rejoindras-tu ? Je signe.


- Tu sèmes les graines de la discorde, un trou dans la tête. La patience vient au laid, pas à toi. Le sourire vient aux chanceux, pas à toi. People in your head that won’t stop talking. Nothing in my dream that isn’t creepy crawling.
Serene. -

Princess a bandé son bras, ses veines se sont ouvertes et le sang s’en échappe. Il sent des bulles éclater dans ses veines. Flot mortel, il est faible. C’est comme un rêve. Alors. Il marche et ne voit plus rien. Distorsion des perceptions.. Son âme qui ses scinde en deux. Parties égales ? Ou c’est plus compliqué. Comme à cette époque, lorsque l’hôpital était sa maison, le psychiatrique son refuge.
Les couloirs déserts, par quels moyens la princesse avait-elle pénétré ce lieu sordide ? Disons qu’elle avait plus d’un tour dans son sac, et que ce n’était pas un hasard si elle travaillait dans un cirque. Il se souvenait, il était vêtu de sa plus belle robe, en soie blanche ivoire, et étincelait de mille feux. Quel fut son but ? Aucun sans-doute. Il était autre, someone else. Simplement là, digne représentant des divisions de la joie. Vous y croyez vous ? Il marche ou flotte, ses pieds ne touchent plus terre, les yeux dans le vague, une mélodie trottait inlassablement dans sa tête, hypnotisante, se répétant à l’infini dans un délire obscène. C’est la chanson des fous. Leurs âmes qu’il sentait telles que la sienne, si présentes, mortes et vivantes à la fois. Elles étaient ses chères sœur. Bien au-dessus du commun des mortels. Son esprit pleinement accepté, touchant à l’émoi. Et cela finit toujours par se transformer, pour mieux le servir. Cela dévore ses entrailles. Cela ne peut pas se repaître de la pourriture de son âme exécrable, tordue par la haine, déformée par ce qu’il ne comprend pas. Ce poison n’a pas perdu son effet. Et alors que sa marche se fait aérienne, une brise légère et invisible soulève les plis de l’étoffe, caresse sa peau et son visage, fait voleter ses cheveux. Aucune fenêtre n’est ouverte, c’est le souffle de l’errance, l’incessant murmure des âmes en peine, le chuchotement grotesque de la folie douce. Ici, son âme hurle. Princesse obscène, et tout se transforme pour que cela la détruise.

« … And then I’ll sneak inyo your room … and cut your cock off... »
Comprendre. Toujours comprendre. Et s’il ne voulait pas ? Et s’il ne pouvait pas ? Cela ne cesse cependant, continue de crier, de parler, pour mieux l’égarer. L’on récolte ce que l’on sème. Il sème la folie, récolte la conscience. Il n’en veut pas, eux ils comprennent alors, ils comprennent qu’il n’est pas prêt. Blanche-Neige s’enfonce dans la tourmente, elle a peut-être croqué la pomme … ? Fruit interdit. Il ne peut plus attendre, il ne peut plus sourire. Cela est une drogue, eux finissent toujours par obtenir ce qu’ils veulent. Le sang coule à flot des cicatrices rouvertes. Ils savent le faire, déterrer les souvenirs. Ils ne cessent pas. Je crie.


C’était le son du métal à la surface de ses songes. C’était ce qu’il entendait. Et c’est ce qui le décida à prendre la direction du danger. Oui, le métal est toujours dangereux. Le visage illuminé, il était aussi mignon que l’on puisse paraître lorsque son propre sang poisse sur les vêtements et la peau, il aperçut le garçon. Un rider, de ce qu’il en pensait. Avec la classe et tout et tout. Avec des pointes et des crochets brillants, du fer étincelant. Avec du cuir et du fluo. Avec du sang ? C’est à pleine vitesse probablement que le garçon sautait d’obstacle en obstacle, pour finir par atterrir brutalement, toujours avec une certaine grâce, non-loin de la princesse, mais à quelques hauteurs cependant.. C’était un sourire qu’il voyait, de prédateur sur le point de saisir sa proie. Mais Blanche souriait également ! Bien que cela soit plutôt une grimace de fou-à-lier, celle du chat de Chester, légèrement moqueur, sarcastique et vraiment très joyeuse. Qui finira forcément par disparaître dans les ténèbres. Il était satisfait, il avait trouvé le joueur. Qui l’interpella.
Princesse sans terre ni peuple ? N’importe quoi ! Il se sentait presque outré car ils étaient tous ses loyaux sujets bien sûr, comment pouvait-on se permettre d’en douter ? L’autre se moquait, mais ce n’est pas de cette façon qu’il entraînerait la défaite de son adversaire. En effet, le jeune garçon n’était obsédé que par une chose. Et le ferait savoir.

« I see, I watch your tongue, come on ! »
Laissez donc tomber les masques du visage, minuit a sonné, révélez-vous. Il est temps. Joker n’aurait put mieux faire en matière de sourire, lorsque l’on constatait les coins de leurs bouches étirés jusqu’aux oreilles. Il voyait le sang sur lui. Heamoglobin is the key. Il voyait l’œil de Dieu, cet œil en fusion. Magnifique. Qui le regardait encore, ironique. Brûlant, faisant un trou à travers lui. Il ne se laisserait pas faire ! Cette fois-ci, il jouerait, qu’il le veuille ou non. Ou bien il devrait l’oublier, car qui ne se prête pas au jeu de Sa Majesté est indigne de Son Illustre présence. Ainsi, sans crier gare, la ravissante princesse s’élança dans les plus étroites ruelles, dans les plus sinueuses. Et s’exclama :
“So come on, come on ! That's easy ! Kill me ! Kill me now !”
Bien, il ne connaissait pas parfaitement la ville, il avait un peu de mal à courir à cause des nombreux coups reçu plus tôt, mais l’amusement lui donnait des ailes. Et c’est le regard fiévreux qu’il courrait, et riait comme un enfant. Comme un fou ? Il paraîtrait qu’il l’est. C’est ainsi que puisqu'il constatait que le jeu n’était pas du tout à partie égale, les papillons prirent leur envol tout autour de lui. Vous vous représentez la scène ? Des poignard d’argent voletant dans les airs par on ne sait quels artifices. Et si les lames ne vous touchent pas, prenez garde à ne pas vous étrangler dans des fils de marionnette aussi coupant que les lames. Etrange. C’est apparemment dans les plus étroites, dans les plus infâmes rues que l’on trouvait un peu de peuple. Très bien. Les règles consistaient donc à -tuer ?- toucher, blesser les plus de personnes possible. Puis ce serait à qui mettra fin au jeu … en tuant l’autre ? Peut-être. Tout n’est pas toujours bien clair lorsque l’on se trouve en la présence de la Princesse Blanche. Adaptez-vous.

« One. Two. So they say you’re trouble boy ♪”

Quelques clodos traînaient, les plus chanceux s’en sortaient avec une profonde balafre, les autres pouvaient désormais commencer à pourrir sur le bitume. Et puis il chantait à tue-tête, même si sa voix n'était pas forcément très agréable à écouter, il avait au moins le mérite de chanter juste. Cette voix étrangement crissante, qui vous fait serrer les dents et vous broie les os. N'est-ce pas joli ?

« Three. Four. Just because you like to destroy ♪”

Des drogues, des putes et des fugueurs, tout ce beau monde qu’il se plaisait à contempler, eux qui se vautraient dans la boue. C’était ça aussi son peuple, ramassis de cul-terreux. Il le tue, ce n’est qu’un jeu, rassurez-vous.

« Five. I never feel pain, won't you hit me again ? ♪”

Il courrait aussi vite que le lui permettait son état, mais n’était préoccupé que des mouvements de ses mains, de ses doigts, virevoltant avec une incroyable agilité. Car en réalité, les papillons n’étaient pas les poignards, mais bel et bien ses mains osseuses et blanches. Il fallait vraiment les fixer pour en distinguer la mécanique complexe, mais il ne suffisait que d’un coup d’œil pour comprendre toute la passion qui les faisait se mouvoir ainsi.

« Six. Seven. You’re the word, the word is DESTROY ! ♫”
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyDim 25 Jan - 17:03

HJ - J'espère que ça t'ira. <3



    There will be Blood || Blanche || Agito8fw6
    _________Akira



Akira n'avait pas souvent l'occasion de dire que quelque chose ou quelqu'un l'intéressait. Contrairement à Akio, passionné par toutes sortes de choses, même les plus futiles ( à une époque, c’avait été les milk shake à la fraise, puis les escargots, puis les feuilles de ginkgo, les stylo-feutres oranges, les vaches, les rouleaux de scotch customisés avec des petits dessins, les ciseaux qui font des motifs dans le papier quand on découpe, et j'en passe et des meilleurs ! ), le rider avait des goûts bien déterminés qui ne changeaient pas ou peu. Il aimait le sang, l'Air Treck, les battles, les jeux dangereux, les situations périlleuses, la soupe miso, le vent, les requins, l'humour noir et les fringues « streets » et « rock gothique ». Juste dix choses qui déclenchaient chez lui autre chose que du mépris ou de la lassitude. Pour ce qui était des relations sociales, c'était la même chose : Akio – outre Seimei, Akira, Yutsuki, Nehohi, Samaël, Lucifel et Onigami qui étaient indétrônables dans son petit cœur d'artichaut – s'entichait de tout ceux qui passait et qu'il trouvait beaux ( le livreur de pizza, le policier qui faisait la circulation, le caissier du MacDo, le passant de la rue piétonne d'à côté, le mec devant le distributeur de boissons, le coiffeur, l'apprenti du boucher, le musicien de rue,... ). En revanche, le requin adorait Akio, appréciait beaucoup Seimei et c'était tout. Les autres n'avaient pas d'importance à ses yeux – enfin, son œil. Ils pouvaient bien crever qu'il ne verserait pas une seule petite larmichette. Il était vrai que Yutsuki et Onigami suscitaient son intérêt, mais il ne les aimait pas. Ils étaient juste leurs hôtes et des amis d'Akio. C'était tout. Le monde entier était un connard et il lui disait « Fuck ! ».

Pourtant, cet adolescent à la féminité exacerbée, bien qu'il le fasse doucement rire avec sa pseudo-royauté, l'intéressait. Un exploit en soit. Akira serait-il malade ? Lui, le Roi de Crocs, s'attarderait sur quelqu'un d'autre qu'Akio ou Seimei ? Sur quelqu'un qui ne faisait même pas de l'Air Treck en plus ? ! Incroyable ! Notre envoyé spécial est allé enquêter sur place... Monsieur le Great White Shark, pourquoi avoir choisi ce garçon-fille pour jeter votre dévolu ? 'Fuck ! J'vais t'en foutre du dévolu !' dit-il en tabassant à mort notre reporter... Bref. L'enquête n'a rien donné alors poursuivons notre RP, une seconde de silence ( le temps c'est de l'argent ! ) pour notre journaliste... *un*. Voilà, on peut continuer. Il n'y avait donc pas vraiment de raison – du moins en apparence – pour que le Roi de la Nuit daigne accorder sa précieuse attention à la princesse démente. Il n'était pas un stormrider, ne connaissait rien à l'Air Treck et n'était pas un ami d'Akio. A la rigueur, seul leur goût commun pour le sang et les jeux dangereux aurait pu les rapprocher. Cela devait être ça, Akira avait été retenu par ce détail. Peut-être aussi par son comportement original. D'ailleurs, la princesse commença à le péter, son câble. Il s'exclama quelque chose en anglais avant de se mettre à courir et de s'exclamer autre chose dans la langue de Shakespeare. Etant nippo-américain et bilingue, Akira traduisit sans aucun problème : c'était une provocation, un défi. Or, il a-do-rait les défis.

Le psychopathe monté sur rollers s'élança à la poursuite de son nouveau divertissement en passant par les toits, se maintenant facilement à son niveau. Ses AT, puissants et lourds, fendaient et explosaient les tuiles sur lesquelles il roulait, les projetant dans l'étroite ruelle, manquant parfois d'éborgner le petit diable rieur en contrebas. A sa grande surprise, il le vit sortir des poignards et attaquer les nécessiteux qui pourrissaient dans leur trou vaseux. Le requin arqua un sourcil perplexe : quel intérêt y avait-il à s'en prendre à des paumés sans défense ? C'était la compétition qui était intéressante, le combat, la difficulté... Mais où était le plaisir quand la cible était incapable de se battre ? Selon Akira, il n'y en avait aucun. Lui n'arrivait à s'amuser que lors d'un duel ou de ce qui s'en approchait, pas lors d'une tuerie de ce genre.

{ Que comptes-tu faire ? } murmura timidement la voix d'Akio dans son esprit.

De la même façon, tout en suivant du regard le délinquant notoire qui s'esclaffait en bas, Akira répondit d'un ton pensif :

{ Hmm... Je suppose que je vais arrêter ce jeu-là... et que je vais en commencer un autre. }
{ Moins violent, nee ? Parce que... Nyuuu ! Du sang ! Beuh... J'aime pas... Encore, quand tu fais tes combats, je m'arrange pour dormir, mais là... Je ne pensais pas que j'assisterai à ça ! A la base, tu devais t'entraîner avec... Uuuuh~ ♥ Avec Spit ! Kyaaaaa~ ♥ Spiiiiit Fiiiiiire ! ♥ }
{ C'est bon, ne t'inquiètes pas, j'vais le couper dans son élan. Hinhin ! Et arrête de kyater, c'est chiant. Epargne-moi tes crises « Lovu Lovu », tu s'ras gentil. }
{ Hihi ! Mais c'est Spiiiit ! ♥ Uuh ! Ne lui fait pas mal, nee ? }
{ Ouais, ouais... } ricana le requin, absolument pas convaincant.

La grenouille se contenta de pousser un profond soupir : Akira était vraiment un sauvage. Un sauvage avec des valeurs, certes, il le reconnaissait, mais un sauvage quand même. Il tendit l'oreille : la princesse chantait. Si ses souvenirs étaient bons, il s'agissait de « The Fallen », de Franz Ferdinand. Bon choix, Akira approuvait à 100%. Akio disait d'ailleurs que cette chanson lui allait bien. N'empêche, ce n'était pas une raison pour s'en prendre aux raclures du coin. Le rider poussa un profond soupir : sérieusement, était-ce bien son rôle de se les jouer à la « protecteur du drogué et du clochard » ? Pas vraiment. Lui, il était un des deux chefs qui avaient le monopole sur tous les gangs de stormriders de Tokyo, il avait déjà bien assez à faire ! D'ailleurs, il fallait peut-être qu'il prévienne sa « moitié » qu'il aurait du retard... Le Spit Fire dont parlait Akio, le Roi du Feu et second Roi de la Nuit. En effet, comme l'avait précisé l'ancienne Idol, il était censé s'entraîner avec lui ce soir. Censé puisque le lanceur de poignards avait quelque peu perturbé son emploi du temps. En pleine course, le Great White Shark attrapa son téléphone portable et appuya sur la touche « 1 » où le numéro du rider était mémorisé puis sélectionna « appeler ». Son correspondant décrocha après la première tonalité ; « Oui, Akira ? ». Sans lâcher la princesse du regard, il répondit :

« Oui, j'aurais du retard pour notre entraînement. J'ai croisé, disons... Une vieille connaissance. Et je crois qu'on a pas mal de choses à s'dire tous les deux. »

Après avoir laissé planer un silence furieux, Spit Fire s'écria dans son oreille : « Tu crains ! Ca fait la deuxième fois en deux jours que tu me plantes ! Tu te défiles ? ! T'as peur ? ! ». Akira s'insurgea aussitôt, blessé dans sa fierté :

« Fuck ! N'importe quoi ! J'te jure que j'te prends quand tu veux, Tête en Feu ! Mais pas ce soir. J'suis occupé. »

{ Dis-lui que je l'aime ! ♥ } s'écria Akio dans sa tête. Le Roi des Crocs ajouta donc en gromellant :

« Et Akio t'aime. »

Nouveau silence frustré et Spit Fire marmonna : « Hm. Moi aussi je l'aime. Mais toi, t'as intérêt à te pointer la prochaine fois ! »

« Ouais, ouais... Et j'te latterais, même. »

« C'est ça... » crachota la voix du rider dans le téléphone avant de raccrocher. Akira fit de même et rangea son portable dans sa poche. Désormais, il pouvait pleinement se concentrer sur sa proie. Sa très chère proie. Les mouvements de ses mains étaient tout de même impressionnants... On aurait presque dit un marionnettiste ou quelque chose comme ça ! Autant le requin faisait faire ce qu'il voulait à ses jambes – puissantes, athlétiques, solides et taillées pour l'Air Treck –, autant le jeune homme était un virtuose avec ses mains – souples, vives et agiles. C'était assez extraordinaire. Vraiment. C'était fou comme ses doigts étaient rapides et précis. Se mesurer à lui serait peut-être périlleux. Quoique... Avec ses Air Treck aux pieds, il ne risquait sans doute pas grand chose : il avait la force, la vitesse et la souplesse. Par contre, sans AT, c’aurait été du suicide pur. Ayant saisit le discours mental que le requin se faisait sur les mains et les doigts pâles du psychopathe des armes blanches, Akio y alla de son commentaire personnel :

{ Uuuh~ Ca doit être pratique pour faire des choses... ♥ }
{ Fuck ! } gronda le Roi des Crocs. { T'es vraiment un p'tit débauché ! }
{ Kyukyu~ ♥ }
{ J'vais t'en foutre des 'Kyukyu'... }

La grenouille lui répondit par un gloussement. Pfff... Non mais j'vous jure, quel erogaki* ! Bref. Il lui fallait plonger dans la ruelle et éviter les poignards pour remonter jusqu'à la moitié de travesti et le bloquer pour lui apprendre la vie. Plus facile à dire qu'à faire, mais « impossible » ne faisait pas partie du dictionnaire personnel d'Akira. Le jeune adolescent se jeta donc dans la gueule du loup, tête baissée. Il bondit de son toit et atterrit violemment devant la princesse. Il esquiva deux poignards qui filaient dans sa direction, mais un troisième lui entailla la joue. Le jeune homme grogna, se baissa, tendit la jambe et faucha son adversaire d'un ample mouvement circulaire pour le faire tomber. Tout ça en une seconde. Vive les Air Treck et leur facilité à dépasser les quatre-vingt kilomètres heure... Rapidement, avant que sa cible ne puisse réagir, il s'assit à califourchon sur lui, ses petites fesses bien calées contre son torse. Ses genoux fermement serrés maintenaient ses bras en étau contre ses côtes : ainsi, il n'aurait pas à craindre d'être poignardé, à moins qu'il ne possédât un troisième bras caché dans les profondeurs obscures de son corps. Akira pressa ses mains sur le fin cou d'agneau du beau fou à lier, ses pouces faisant pression sur sa trachée ; pas assez fort pour qu'il étouffât, mais suffisamment pour lui faire mal. Il ricana et lança, moqueur :

« Attrapé ! 'The Fallen' de Franz Ferdinand, j'adhère. Par contre, le massacre de pauvres taches sans défence, j'approuve pas. Sérieux, quel plaisir tires-tu de ce genre de performance ? S'attaquer à des gens désarmés et incapables de contre-attaquer, c'est stupide et totalement inintéressant. Le goût du sang est trop fade... Il ne révèle toute sa saveur que lorsqu'il est mérité et durement gagné ! Le combat ! La compétition ! La difficulté ! Ah ! C'est ça qui est jouissif ! T'es encore un novice, Princesse de Chester. Ou alors t'es un lâche, c'est encore pire. »

Il lui offrit un de ses fameux sourire carnassier tout en le transperçant de son œil doré, joueur. Le requin se pencha légèrement vers son prisonnier afin de le regarder en face. Ses longues mèches bleu foncé qui encadraient son féroce visage efféminé et infantile ruisselèrent, suivant le mouvement et venaient presque effleurer les joues du psychopathe marionnettiste. Presque. Pas encore. C'était en voyant son sourire que l'on comprenait une des raisons de pourquoi on le nommait « Roi des Crocs » ou « Great White Shark » : avec des canines aussi aiguisées – tout comme le reste de sa dentition éclatante –, difficile de ne pas faire le rapprochement. Autant vous dire que se faire mordre par lui revenait à se prendre un coup de dents de la part d'un requin affamé. Mais bizarrement, ça rendait bien sur lui, ça faisait beau... Ca s'harmonisait avec le reste de son visage. Tout comme cet œil d'or en fusion, avec sa pupille verticale. Rien de très humain au premier abord. C'était ça : l'adolescent avait quelque chose d'animal en lui, de bestial, d'indomptable, de sauvage. Akira espérait plus ou moins une réponse. Il aimait bien la voix de sa proie, elle était agréable à son oreille. Pourtant, ce genre de timbre déplaisait aux gens la plupart du temps. Mais ça tombait bien, le Great White Shark n'était pas « un gens ». Il était lui, le Roi des Crocs qui suivait la Route du Sang. Fang King of the Bloody Road. Le jeune homme reprit, toujours avec sarcasme :

« Alors, que vient faire une fillette comme toi dans les bas quartiers ? Surtout que tu es une... Ah ! – son sourire et son œil s'élargirent sous l'effet de l'amusement – ... une “Princesse”. C'est donc ça ton peuple et ton royaume ? C'est ça que tu voulais me dire ? En sont-ils seulement conscients ? Es-tu une princesse légitime ? Et pourquoi une princesse plutôt qu'un prince ? T'es un pervers détraqué, ou quoi ? Personnellement, j'ai un peuple et un royaume ; enfin “territoire” serait un terme plus adéquat. Mon peuple : les stormriders. Mon territoire : Tokyo. Je suis le Great White Shark, alias le Roi de Crocs, un des deux Rois de la Nuit. Mon prénom, je le garde pour moi pour le moment, tu ne le mérites pas. Enchanté de faire ta connaissance, très chère Princesse de Chester. »

Il émit un bref rire sardonique et insolent. La soirée promettait d'être palpitante... Mortellement grandiose.



_________________

* Erogaki = « gamin qui aime les choses érotiques », autrement dit, Akio ! xD
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyDim 1 Fév - 17:25


    Découvrez Indochine!


    [I can't love you I can love you
    I can't love you I can love you again
    I can't kiss you I can kiss you again
    I can't feel you I can't see you. Dancetaria. Indochine.]


There will be Blood || Blanche || T_2ihb5hhm_f5872f4


Lorsque les couteaux s’arrachaient de leurs chairs déchiquetées, cela émettait un petit bruit de succion glougloutant, tout-à-fait jouissif, qu’il percevait malgré le vacarme de sa voix de petite peste. A moins que ce ne soit plus qu’une illusion auditive persistante, il l’avait tant entendu. Enfin, tous les tuer jusqu’au dernier. Il leur ferait payer toutes leurs erreurs, et ils devaient l’admirer. Ou ce n’était qu’un prétexte, un alibi pour justifier ses actes irréparables, pour ne pas s’enfoncer plus encore dans la profondeur abyssale de limbes obscures … ? Il leur ferait payer ses erreurs aussi. Il ne cessera jamais de sourire. Ouais. En fait, il s’amusait comme rarement il en avait l’occasion, et comptait bien en profiter. Ce n’était que sadisme et pure cruauté. Leur Enfer à eux, il lui donnait un avant goût de son Paradis. Tout s’effaçait autour de lui. Il voyageait à travers l’énergie électrique de son corps, il voyageait à l’intérieur de son esprit inversé, suivant le règne du chaos, inextricable champ de bataille. Il avait dû naître à l’envers. Mais il suivait aussi des codes, les appliquait à la lettre. Ceux que lui dictait l’esprit royal ; l’ordre régnait comme il l’entendait. Il les respectait, en ce moment même, les règles de son jeu de fou. Oui. Fou fou fou ! Et elles, qui s’animaient d’une volonté propre, il aimait à en perdre le contrôle, leur laissant les pleins pouvoirs. Elles le faisaient si bien ses mains, gracieuses et orgueilleuses, car elles seules maniaient les papillons à la perfection. Elles étaient … accomplies. Les poignards jouaient et cela le réjouissait. Le sang s’étalait, comme le cristal s’étale dans ses veines, et la macabre princesse aurait volontiers applaudit le funeste théâtre dont elle était le réalisateur, le metteur en scène et l’acteur, mais ses mains étaient hélas déjà trop occupées. Ne possédant pas le don d’ubiquité. Il était entraîné par la grinçante mélodie, il courrait, ne sentant jamais l’essoufflement de son cœur trop faible pour de telles extravagances. Néanmoins, s’il était fragile, la graine de la discorde avait germé, et elle le déployait à sa toute-puissance. Il n’était plus que fougue ardente.
Il voulait des arbres roses et verts en papier sur lesquels pousseraient les « mangez-moi » et les « buvez-moi ». Il voulait des sentiers qui ne mènent nul part et un ciel rouge écarlate. Il voulait les affreux sourires et les paroles incohérentes. Il voulait la fraicheur acidulée de l’herbe azur, horizon sous ses pieds nus. Il voulait les explosions des nuages jaunes et son cœur à vif. Il voulait les cascades de sirop collant dans lesquelles baignait son existence. Il voulait les rayures fuchsia d’une fourrure et continuer d’écouter cette voix de la déraison. Il voulait leur fausse philosophie, les champignons vénéneux et oublier le bien. Il voulait les fleurs narcissiques, multicolores. Continuer, avancer, toujours plus loin dans leur -sa ?- folie. Il voulait
-rejoindre son monde-
le soleil doré fendu d’une pupille noire. Pour ne plus se perdre.
I’m mad !



Il en avait presque oublié qu’il n’était plus l’unique joueur d’une partie en solitaire, mais qu’il avait de la compétition. Qu’un beau garçon était aux trousses de la princesse. Il entendait distinctement ce crissement du fer sur les tuiles, les explosions de ces dernières, juste au-dessus de lui et qui tombaient sur la route, pour le tenir éveillé. Il se demandait d’ailleurs par quel miracle l’on pouvait se déplacer chaussé d’engins pareils, aussi gros et aussi lourds. Son poursuivant était de petite taille-il l’avait remarqué bien qu’il ne fut lui-même guère beaucoup plus grand-, il possédait pourtant pas mal de puissance, d’adresse et beaucoup de vivacité. Tension présente dans tout son corps, mais surtout dans ses jambes. Etrange. Il dégageait une telle présence … La première image lui étant venue en tête fut probablement celle d’un dangereux prédateur, à la puissante mâchoire garnie de crocs acérés, si bien que c’en était presque intimidant. Presque, puisqu’il n’y avait pas prêté tellement de considération, et puis cet espèce de Cheshire Cat était bien trop psychotique et préoccupé de sa royale personne pour s’en apercevoir immédiatement. Ce n’était pas dans sa nature. A qui d’autre qu’elle-même la princesse aurait-elle accordé ses égards et ses faveurs ? Bien sûr qu’elle se foutait complètement de son peuple, elle désirait uniquement que l’on ne s’intéressa qu’à elle. Pourtant … quelque chose clochait. Cet œil doré la perturbait. Elle lui avait d’ailleurs d’ors-et-déjà attribué ce doux surnom d’ « Œil de Dieu », et l’image du garçon l’obsédait. Why ? Il n’avait pas peur, il riait de lui et se prêtait au jeu, il était le seul … ? Il ne pouvait mettre le doigt dessus, il était troublé.
Parce qu’il était une princesse hors de son temps, hors du temps. Parce qu’il se sent extérieur à la race humaine et ne sait pas vivre comme eux. Plus objectivement, le jeune homme n’avait aucune vie sociale réelle, déconnecté de la vie, il ne pouvait s’empêcher de briser les seuls jouets en sa possession, les uns après les autres. Même -ou en particulier ?- ceux auxquels il tenait. Il lui faut inventer pour ne plus être seul, c’est nécessaire. Il ne veut pas savoir, c’est fictif. Il sait jouer seulement, et n’a pas appris les règles de la vie. Il ne se souvient pas. Il n’a pas appris à perdre, et ne connaîtra pas de défaite. L’indétrônable princesse ne s’avouera jamais vaincue. Même si fatalement, elle perde ce qui lui est cher. Les colliers cliquetaient dans sa course, c’est ce qu’il aimait. Regardez-le, il aime vous crever les yeux. Le diadème resplendissait, les pans ouverts de sa veste flottaient derrière lui, c’était une chance qu’il ne se soit pas encore tordu la cheville sur les talons de ses bottes. Il riait, il se marrait de tous les voir s’effondrer, misérables marionnettes dont il détruisait les ficelles. Si fragiles. Il en avait tant qu’il voulait. Il obtenait tout ce qu’il désirait. Presque. -Princess est une allumeuse qui traverse les âges-. Il lui arrivait aussi parfois d’entendre des voix … et c’était celle de son compagnon de jeu qu’il lui semblait reconnaître, là-haut. Il parlait tout seul ? Comme cela lui aurait plu d’assister à ce spectacle : Le garçon enflammé ridant sur les toitures à la faveur de la nuit, sous la Lune, dans une nuée de poussières et d’étincelles. Il n’y avait que le vent pour les gifler. Son sourire s’élargit encore un peu plus si cela fut possible, tandis que sa gorge laissait échapper une sorte de cri d’exaltation contenu, étouffé, trop puissant pour qu’il puisse lui donner libre cours. Il ne devait pas se laisser déconcentrer par ce requin monté sur roulettes, aussi captivant fut-il.
Ahurie. Ce fut la mine qu’afficha le visage de sa majesté des fous, alors qu’il était brutalement stoppé dans son élan. Satané requin ! Celui-ci esquiva nombre de ses papillons, et c’était vraiment très vexant ! Ce sentiment d’humiliation percuta son être de plein fouet, juste avant d’être submergé par une nouvelle vague de sentiments tous aussi forts, lorsque le garçon le renversa au sol d’un habile et rapide mouvement. Rage. Trouble. Excitation. Allégresse. Déception. Haine. C’était extrêmement confus, indémêlable, il ne parvenait pas -surtout ne voulait pas- intégrer cette situation déconcertante. Il explorait des terres inconnues. Mais il n’avait pas … perdu. Il atterrit sur le bitume sale, retenant comme il le put sa tête dans la chute afin que celle-ci ne se fracasse pas au sol. Il était intelligent et n’avait bien évidemment jamais été lent d’esprit, il fallait cependant avouer qu’en cet instant, il n’avait pas saisit ce qui lui était tombé sur le coin de la figure. Le rider déchaîné était déjà à califourchon sur sa proie, ses genoux enserrant les bras du fou sur son torse glabre, ses mains appuyant dangereusement sur la frêle gorge royale. Tout cela s’était déroulé trop rapidement … Il ne s’en était sorti qu’avec une égratignure de seconde zone sur la joue … C’était réellement indigne de ses performances habituelles, et il n’avait plus du tout envie de rire. Il était contrarié. Au moins, il n’y avait plus aucun témoin de cette cuisante humiliation.
Décidément, le prédateur était résolu à lui démontrer ô combien il lui était supérieur avec son regard et son rictus sarcastique. Et incontestablement, il avait l’avantage. Sale affaire, sale position, inconfortable. C’était indigne de sa pureté ainsi que de sa prestance naturelle. La déception pris le pas sur la rage sur son petit visage de fouine, d’une part parce qu’il ne désirait absolument pas que le jeu se termina de cette manière ; d’autre part, l’espèce d’animal au-dessus de lui énonçait une morale qui lui allait assez mal -selon Princess-, et oui, vous en faites quoi du pauvre envoyé spécial qui faisait juste son métier, hein ? XD Enfin. A quoi bon parler mérite, compétition, difficulté à un aliéné ? Il ne voulait pas comprendre, puisqu’il était destruction. Seulement. Le goût du sang était inscrit dans le sien -malade-, au fond de lui -dans son caryotype ?- et peu importait les moyens ou les raisons. Personne n’avait jamais trouvé la peine d’enrayer ce délire effréné et passionnel pour la dévastation. Il ne lui expliquerait pas, c’est vaine tentative. Il n’avait pas à se justifier, il avait le droit de faire tout ce qu’il désirait.
« ‘Cause I’m a princess ». Comme il était happé par cette éternelle grimace.
I’m the Cheshire Cat !



Il n’avait pas sous-estimé l’ennemi. Il était actuellement inapte à se mouvoir, sa gorge était douloureuse. Il avait gardé les ficelles entre ses doigts, reliées aux papillons figés gisant tout autour d’eux, aura sanglante. Peut-être attendaient-ils le moment propice pour prendre leur envol à nouveau … ? Lorsqu’il serait capable de donner l’impulsion salvatrice à ses doigts osseux. Cela devait représentait un magnifique tableau, digne des plus grands artistes. Il gravera cette scène dans sa mémoire. Dommage tout-de-même, avoir stoppé la danse de ses maléfiques créatures d’argent leur ôtait toute leur magnificence. Noire Princesse, elle savoure le sang, devient servante majestueuse pour mieux le perdre. Blanche Princesse, elle est cette voix qui le conduit vers la fin. Ou finalité ? Elles se confrontent. Lui, il sera vainqueur. No question no doubt.
Alors que le fin visage arrogant se penchait un peu plus vers le sien, son rire habituellement hystérique ne fut qu’un chuintement sucré.


« Ushishichihh ! »

Les mèches bleutées plongeaient dans la pénombre ce féroce visage. Et tout était fascinant chez le Roi de la Nuit. L’immensité de ce rictus valait bien le sien, mais c’était des crocs effilés, luisant doucement dans la nuit, qu’il distinguait. Tu as un sourire animal, ça me dévore et il me plaît tant. L’œil fendu le fixait inlassablement, s’y plonger relevait du pêché. Et il trahissait Dieu avec délices, il s’y noyait, y brûlait et consumait son âme démente. Ce n’était pas la douceur, c’était un retour à l’état primitif, c’était fauve. C’est ce qu’il aimait. Electrisant. Il y avait cette coupure sur la joue, dont le sang perlait, gouttait délicatement, et c’était envoutant ce liquide vermillon, frais, il voulait le toucher, effleurer la pureté de ce qui est sain encore. C’était dangereux … pour le requin. Il aurait du se méfier, mais les fous n’ont peur de rien, n’est-ce-pas ? Si ce garçon au visage enfantin et railleur était en position de lui infliger tortures et mort violente, il suffisait d’un retournement de situation, d’une goutte … et c’était bien plus pervers et malsain quant à la princesse au sourire d’aliéné. Empoisonnés, ses cadeaux induisaient une lente, une affreuse descente en Enfer. Très lente. -A l’image de la mienne-. Quel bavard ce jeune homme. Il ne lui laissait pas le temps de placer un mot alors qu’il l’accablait de questions. C’était très impoli, soignez donc vos manière en la présence de la Princesse Blanche. Princesse de Chester ? Joli remake, c’était justifié. Attitude ambiguë, bijoux, sourire disproportionné et démence. Ses cheveux qui recouvraient son front, ses yeux. Ce qui n’était pas le cas actuellement, ce qui signifiait donc que … l’on voyait ses yeux ! Enfer. Il détestait cela. Il s’en serait aperçu plus tôt s’il ne s’était pas laissé envahir d’émotions … rationnelles ? Il secoua la tête mais le résultat ne fut pas très convaincant. Seules quelques mèches reprirent leur place initiale, mais la couronne glissa doucement, prête à tomber. Les yeux de Blanche reflétaient la lumière qu’on leur envoyait. A l’origine d’un gris très pâle, ils se teintaient de vert et de bleu, de rouge et de jaune, des couleurs les plus improbables. Seulement il fallait quelque chose, quelqu’un pour provoquer cette « métamorphose ». C’était presque des yeux d’aveugle dont il était doté. S’il pouvait constater que bouillonnait le caractère impétueux du requin dans son œil unique, il ne doutait pas que pour sa part, cela se passait dans les traits de son visage, dans ses grimaces. Son regard demeurait inexpressif, il le voulait ainsi. Car, ce n’était pas très plaisant. Il y avait ce qu’il ne voulait pas ressentir. Il n’est pas si exceptionnel. -Mais toi tu l’es pour moi-

« Ushihishihiih ! »

Nouveau discours, nouveau gloussement étouffé. Great White Shark, Roi des Crocs. Si des étoiles ne brillaient pas dans ses yeux à cet instant, il voulait bien être mordu par ce redoutable requin. Et avec ça, un territoire et des sujets, tout comme un vrai roi. -Alors lui aussi est-
Il regarde le chat dément de son air narquois. Il a un regard qui s’anime lorsqu’il parle de sang. Ne sait-il pas que la destruction demeure ce qu’elle est, quoi qu’en soit les raisons, quoi qu’en soit les moyens ? Il goûte lui aussi ce qui est interdit. Il est une bête fauve se joignant à la docile. Si l’animal sauvage est poussé par ses instincts, l’animal domestique est perverti. Et il est là avec le chat domestique qui lui apprend son aliénation, et il lui parle, et ses délires sont fiévreux. Lui aussi il a cette passion furieuse. C’est tranquille, enjoué, irraisonné pour la princesse, c’est juste plus modéré ou véhément, c’est mordant pour le requin. Si il fait ce rêve, il l’est aussi. C’est juste ce regard
-fou-
en fusion. Pourvu qu’il ne voit, que moi.
You’re mad !


Dernière édition par Blanche Sade [Princess] le Mar 3 Fév - 20:52, édité 6 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyDim 1 Fév - 17:27

Il lui fallait abandonner sa langue maternelle au profit de cette langue barbare qu’était le Japonais. A l’origine, sa voix sonnait d’une façon particulière, son accent et la trachée à moitié écrasée par les délicieuses petite mains de son agresseur n’arrangeait rien. Inutile de préciser qu’il souriait toujours.

« La Princesse Blanche est honorée de faire la connaissance du Great White Shark, bien qu’elle soit un peu déçue de ne pas l’avoir rencontré plus tôt. Tu sais ? Il ne faut pas sous-estimer les fillettes … J’aime le rubis de ton sang, mais le mien ne te plaira pas. Shihihi … Et maintenant c’est facile. Tu vois ? Je l’ai finalement trouvé ce ‘pauvre idiot’ avec lequel jouer ! »

Il aurait applaudit une nouvelle fois s’il avait pu, mais il semblait que cette nuit, ses mains ne puissent répondre à ses désirs, définitivement entravées. On lui avait retiré cet atout, source de plaisir. A présent, la nuit déposait un voile de bruine légère, c’était comme une rosée un peu froide, sur la ville. Princess aurait du avoir froid, mais il n’éprouvait plus cette faiblesse. Le requin lui offrait une protection sans-doute involontaire, il lui communiquait toute l’incandescence et la chaleur émanant de sa personne. C’était agréable, c’était doux, il en aurait presque fermé les yeux de contentement, et ronronné. Il ne pouvait se détacher du regard doré. Le monde entier est son royaume, le monde entier va exploser sous leur pieds. -Qu’on leur coupe la tête !- L’on n’a jamais coupé la tête de personne ici. Vous y croyez ? Et s’il pouvait se pencher un peu, un peu, juste un petit peu, encore un peu au-dessus de lui. Que se passera-t-il ? Souhaiteras-tu ne jamais l’avoir rencontrée ? Qu’elle ne revienne jamais ? Cette princesse de mauvaise augure. Il avait bien trouvé. Cheshire Princess. C’était à cause de sa voix que tombait la bruine … ? Il se plaisait à la faire grincer sur les cordes vocales de sa gorge britannique.

* « ‘Twas brillig and the slithy toves
Did gyre and gimble in the wabe
All mimsy were the brogoves
And the mome raths outgrabe ♫”


Il la savait sur le bout des doigts la petite chanson du chat de Chester. Evidemment. La Lune aussi était contente, elle souriait, les cadavres battaient des mains avec entrain et les agonisants étaient prêt à danser une ronde autour d’eux. Il est le Chat de Chester, l’une des merveilles du monde d’Alice. Wonderland. Mais il est cette princesse avant tout. Princesse du pays imaginaire. Neverland. Au final, tout se rejoint, se confond et se fond. Elle l’attend, il jouera encore avec elle. Il doit la libérer. Et en faire sa prisonnière ? Le diadème finit alors par glisser complètement et émit un tintement de clochette sur le bitume. Le désarrois teinta l'espace d'un instant son visage, et il eut l'air ... vulnérable ? Mais il ne fallait pas que cela se sache. Perdre sa couronne était comme perdre une partie de sa personalité, c'était comme perdre sa fierté, cette carapace forgée. Il ne fallait pas que cela se voit. Il ne voulait pas, parce qu'il en aurait presque pleuré. Et ç'aurait été un moyen de chantage de la part de l'autre garçon. Cela ne devait pas, cela ne devait pas ... I'm just the real Princess.
Le regard du jeune garçon se fit langoureux, et il éclata de rire -comme on pouvait éclater de rire avec un poids sur la poitrine et la respiration à moitié coupée, comme l'on éclate de rire pour cacher son trouble, mais il était bon comédien et ce garçon ... il lui plaisait-, ses traits s’étirèrent malicieusement, il demanda :


« Et à quoi allons-nous jouer à présent ? »

Oh oui ! Commençons une nouvelle partie d’un jeu de fou ! Because … ?
We’re all mad here !


______
Version française :
* Fleurageant les rhododendroves
J’ai liré et gamblé dans les wabes
Pour frimer vers les pétunioves
Et les momes raths en grabe.


HRP --> C'était un peu trop long, j'ai du le couper mon rpey... Et ton post me plaît énormément, et je suis assez difficile à ce niveau là ...! <3 Par contre, j'ai l'impression que les miens deviennent de plus en plus zarb ... -__-"]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyJeu 19 Fév - 19:12

    There will be Blood || Blanche || Agito17nz8
    _________Akira



D'habitude, Akira n'accordait que peu d'attention au commun des mortels. Dans le dictionnaire du requin, il était écrit ceci : « commun des mortels : ignorants qui ne font pas d'AT. ». A savoir au moins 99,9% de la population mondiale. Oh bien sûr, il se battait très souvent avec les « caille-ra » du coin en de formidables combats de rue – desquels il sortait souvent victorieux, même sans Air Treck, bien qu'amoché –, mais les gens comme Blanche, il ne les fréquentait guère. Il fallait dire que ce genre d'énergumènes ne courait pas les rues et qu'ils se trouvaient rarement dans les mêmes endroits que le rider assoiffé de sang. Il fallait dire qu'ils n'avaient – en dehors du massacre – par vraiment les même goûts et modes de vie. Blanche n'était probablement pas fan de Linkin Park et autres musiques Rock/Rap, de Skankfunk ( un groupe de funk/Electro qui roxe ), de break dance, de Sonic Adventure 2 Multi-Dimentional ( juste parce Shadow était monté sur rollers et pour l'OST qui envoie du pâté ), de Fast & Furious : Tokyo Drift, de soupes miso instantanées et de Seinen mangas gores et glauques. Quoique, pour le dernier point... Enfin bref ! Tout ça pour dire qu'ils n'avaient pas tout à fait les même loisirs et centres d'intérêts, tuerie mise à part. Ainsi, tels Roméo et Juliette, ils étaient voués à ne jamais se rencontrer. Cependant, je sens sur moi le regard très menaçant d'Akira ( cette espèce de gay refoulé apparemment amputé de libido ), qui n'a visiblement pas apprécié la comparaison Shakespearienne. Je changerais donc pour dire que tels le requin et la fouine, ils étaient condamnés à ne jamais se croiser.

Et pourtant ! Comme les deux animaux pouvaient être réunis dans un zoo, les deux psychopathes faisaient maintenant un bout du chemin de la vie ensemble ! Akira, du haut de son perchoir de tuiles massacrées, observait attentivement cette sorte de transsexuel. Bien que l'ambiguïté concernant son sexe puisse être troublante – voire repoussante pour certains –, le requin trouvait cela plutôt captivant. Attirant, même. Et puis ça les rapprochait. Il arrivait qu'on le prenne pour une fillette à cause de sa petite taille, de sa finesse et de son joli minois efféminée. Évidemment, ça l'excédait. Par contre, cet étrange individu semblait en jouer. Sinon, pourquoi se parerait-il de colliers et d'un diadème ? Tss... Cette façon de faire lui faisait penser à Akio, cette graine de femme qui se pomponnait comme une gonzesse. Toute cette coquetterie mal placée dépassait le requin : lorsqu'on était un homme, c'était « Born to be Wild » & « Boys don't Cry », quoi ! Pas « I'm just a Girl » & « I just wanna be a Woman » ! Enfin... Ce Cheshire Cat avait tout de même quelque chose de fascinant au-delà de cette féminité exacerbée. Quelque chose de bestial et de sauvage. Quelque chose de dément et d'incontrôlable. C'était plaisant, très plaisant. Ca lui donnait envie de le dominer, de le capturer, de le maîtriser. De lui montrer qui était le plus fort. C’était son instinct de chef de meute qui ressortait, ses « pulsions seme » comme les appelait Akio. Mais cet être hybride, il ne pouvait que désirer le contrôler. Ils étaient trop semblables, trop proches pour qu’il ne le veuille pas.

Or, maintenant, le rider maintenait sa proie fermement plaquée contre le bitume sale. C’était jouissif de l’avoir à sa merci, coincée sous son corps svelte et athlétique. Il plongeait son regard d’or en fusion dans celui, étrangement vide et terne de la Princesse. On aurait dit un aveugle. Les lumières de la ville s’y reflétaient en une formidable palette de couleurs scintillantes, de même que son propre reflet penché. Les mèches d’un blond cendré qui recouvraient le haut de son visage pointu ne suffisaient plus à cacher ces deux orbes éteints qu’il semblait vouloir dérober à la vue des autres. D’ailleurs, juste après avoir émit un petit rire sifflant censé remplacer son glapissement hystérique, le jeune homme secoua la tête, comme pour remettre ses mèches en place. Peine perdu. Cette effort superficielle fit s’agrandir le rictus animal d’Akira. Vraiment… C’était amusant de voir quelqu’un s’acharner à dissimuler un quelconque défaut physique ou un complexe. Pour le Chat de Chester, il s’agissait de ses yeux, pour un autre c’était son poids, pour un autre encore ses cheveux, ses jambes, sa peau, sa voix, etc. Lui, en toute honnêteté, n’avait rien à cacher, rien à embellir. Non pas qu’il était particulièrement fier de son corps, mais il n’en avait pas honte non plus. Et puis de toute façon, Akio en prenait tellement soin qu’il était impossible que le requin paraisse un jour négligé et imparfait – à moins qu’il ne revienne d’un combat particulièrement éprouvant à la fin duquel il n’a pas eu d’autre choix que d’en sortir amoché.

« Shihishihiih ! »

Encore ce chuintement étouffé qui accueillait chacune de ses paroles. Akira ne savait pas bien s'il se moquait de lui ou non. Enfin s'il s'agissait de sarcasmes, soyez certains que le rider se vengerait à coup sûr de cet affront. On ne se moquait pas du Great White Shark comme ça et ce n'était pas un demi-travesti qui allait changer ça. Quand bien même... Il était vraiment très étrange, plus que tous les aliénés qu'il avait pu rencontrer jusque là. Même cette espèce de névrosé de Majinai lui paraissait sain d'esprit à côté du chat sauvage qu'était le jeune androgyne. Pourtant, Akira était à peu près sûr qu'en matière de bizarrerie, la Princesse n'atteignait pas encore son niveau. Après tout, Akio et lui étaient atteint d'une forme de schizophrénie et de dédoublement de la personnalité encore inédite et méconnue des psychiatres. Normal puisque aucun d'eux n'était au courant. Encore heureux, sinon le garçon était sûr qu'à l'heure qu'il est, il serait en hôpital psychiatrique, observé et étudié comme un rat de laboratoire. La séparation entre ses deux personnalités était si affirmée, si excessive, si nette. Comme s'il s'agissait vraiment de deux personnes distinctes enfermées dans un unique corps. D'autant plus que la maladie mentale avait affecté le physique : l'œil droit d'Akio Aoyagi avait changé de couleur et de forme. Un cas unique en son genre. Tout ça pour se protéger... Le requin était le garde du corps de la fragile grenouille, écrasée au fond de son puits, à regarder désespérément le ciel bleu. Un puits au milieu de l'océan, océan dominé par le grand requin blanc qui empêchait les mouettes de s'engouffrer dans le puits pour qu'elles ne mangent la grenouille. Il était un bouclier, une carapace, un garde-fou en somme.

Le fou à lier parla enfin, sa première véritable réplique depuis le début de leur rencontre. Son accent était vraiment à couper au couteau et sa voix crissante et étouffée n'arrangeait rien. Pourtant, cela faisait sourire Akira. Pauvre princesse ! Elle se donnait la peine de parler japonais pour qu'il la comprenne. Inutile ! Après tout, la mère d'Akio était américaine ; il était donc bilingue et parlait anglais couramment. Enfin désormais, il avait son prénom : Blanche. N'était-ce pas un prénom féminin français ? Comme la couleur... C'était vrai que Blanche était comme un fantôme, semi-transparent, laiteux, un ectoplasme,... Son propre prénom, Akira, ne voulait rien dire puisqu'il était écrit en hiragana. Akio l'avait nommé ainsi à cause du manga et film d'animation éponyme de Katsuhiro Otomo : dans son œuvre, Akira était le nom d'une arme de destruction massive à forme humaine, inspirant une crainte sans nom à ses créateurs, qui avait ravagé Tokyo par deux fois. N'était-ce pas adapté pour quelqu'un comme lui ? Si, beaucoup.

Par contre, qu'il le traite d'idiot relevait de la faute de goût suprême, du crime de lèse-majesté. Mais puisqu'il faisait le malin, Akira allait le faire, l'idiot. Et quand on partageait son corps avec Akio, faire l'idiot devenait une seconde nature. Ouais, le Roi des Crocs allait jouer au con ; un jeu très amusant, même si le requin était plutôt mature – des fois... – et détestait les enfantillages. Mais, soit. Blanche le provoquait, il en subirait les conséquences. Par contre, la remarque sur son sang le laissa perplexe ? Qu'entendait-il par là ? Bah ! Il aurait tout le temps d'y réfléchir à tête reposée...

Enfin ! Dans un immense élan de bonté, le requin, muni de son habituel ton moqueur et désobligeant, lança dans la langue de Shakespeare, bien que son accent soit plus américain qu'anglais :

« T'emmerde pas à parler japonais, je suis bilingue. »

Il recula un peu son visage de celui de Blanche avec un petit air supérieur. Pour le moment, il avait l'avantage sur tous les plans, il n'avait donc pas à s'en faire. Une légère bruine commença à faire scintiller le goudron poussiéreux, qui maintenant reflétait les lueurs électriques de la ville à la manière des orbes vides de Blanche. Les minuscules gouttes d'eau perlaient sur le cuir brillant de son blouson, s'accrochaient dans ses mèches bleu nuit, humidifiaient son t-shirt blanc et faisaient doucement luire le métal bleuté de ses Air Treck. Akira n'en avait cure. Pluie, soleil, vent, neige, grêle,... Rien de tout ça ne l'arrêtait. Au contraire, la pluie rendait les tricks plus périlleux, les battles plus imprévisibles et les chutes plus spectaculaires. Il s'était d'ailleurs cassé la jambe un jour de pluie. Ce jour-là, il avait glissé sur les tuiles trempées d'une maison et était tombé d'environ deux étages. Heureusement que Seimei l'accompagnait à ce moment-là où il serait resté toute la nuit – au moins – à souffrir le martyre dans le froid. Désormais, il évitait tout de même de tomber : après tout, il était recherché et se pointer à l'hôpital lui semblait une très mauvaise idée. Par contre, penser à cela venait de lui donner une idée... Une idée de jeu. Soudain, interrompant le fil de ses pensées et le silence de la nuit, la voix cassée et chuintante de la Princesse de Chester s'éleva : il chantait. Akira connaissait bien cette chanson pour l'avoir entendu lorsqu'Akio regardait des dessins animés : il s'agissait de la chanson du Cheshire Cat, dans Alice au Pays des Merveilles de Walt Disney. Cela dépassait l'esprit cartésien et rationnel du requin : comment un jeune homme d'environ dix-huit ans pouvait encore aimer ce genre de futilité ? Ou peut-être était-ce lui qui n'avait aucune innocence ? Sûrement, oui. Akira était davantage un adulte qu'un enfant, pour compenser la trop grande insouciance candide de la grenouille. Le Roi de la Nuit toisa Blanche avec indifférence, même si son esprit travaillait à cent à l'heure. Ce type... C'était un étrange mélange entre lui, Akio et autre chose... C'était assez troublant. Il était aussi immature que son hôte et aussi dangereux que lui-même. C'était... paradoxal. Plus les minutes passaient, plus Akira était attiré et fasciné par cet être asexué et antithétique. Vraiment étrange. Au terme de sa chanson et d'un petit rire étranglé, la Princesse demanda joyeusement, une lueur langoureuse dans le regard :


« Et à quoi allons-nous jouer à présent ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyJeu 19 Fév - 19:13

Le sourire bestial et aiguisé du requin mangeur d'hommes scintillant doucement dans la nuit. Il le fixa longuement de son regard d'or fou en ensorcelant, avant de détourner la tête pour regarder autour de lui. Ce mur devant lui, haut et pas trop lisse, lui paraissait idéal pour un wall ride. Ensuite, il exécuterait un petit soul grind pour se retourner, suivit d'un grab quelconque pour reprendre son élan et enchaîner avec un upper soul. Mais quelles diableries se cachaient derrière ces termes barbares ? Des tricks, des figures. Mentalement, Akira visualisa la carte des environ avec ses différents obstacles qui pourraient lui servir ou, au contraire, le freiner. Il ne lui fallut guère plus de deux secondes pour qu'il ne se trace un itinéraire à suivre. Le Fang King reconcentra son attention sur Blanche et siffla :

« On va jouer à toucher le ciel. Le premier qui tombe va en Enfer. »

Le requin se releva et attrapa Blanche pour le coincer entre ses bras, le serrant fermement contre lui, dos contre son torse. Certes, le jeune homme était plus grand et plus lourd que lui, mais Akira avait suffisamment de force pour le bloquer. Et puis ce n'était pas comme s'ils restaient sur la terre ferme... Si c'était le cas, la Princesse aurait reprit l'avantage, mais là... c'était dans les airs qu'ils se rendaient. Et si Blanche gigotait et que l'adolescent le lâchait, c'était une chute de plusieurs dizaines de mètres qui l'attendait. Il se pencha légèrement vers l'avant en faisant pression avec la pointe de ses pieds pour actionner le minuscule moteur électrique. Cependant, il s'arrangeait pour ne pas avancer en se bloquant avec son autre jambe afin d'emmagasiner de l'énergie. Akira susurra :

« Prêt ? »

Sans attendre de réponse, le requin libéra toute l'énergie qu'il avait stocké. Ils bondirent brusquement en avant, comme s'ils étaient sur le dos d'un cheval furieux. Le mur se rapprochait dangereusement. Akira sauta et atterrit sur le mur de l'immeuble comme s'il s'agissait du sol : il s'y tenait debout. Cependant, la vitesse l'empêchait de tomber, de même de sa posture : jambes pliées et penché vers l'avant pour l'aérodynamique et adhérer à la paroi de béton. Mais pour réussir à grimper le mur, il fallait également qu'il tourne sur lui-même afin de progresser vers le sommet à la manière d'une toupie – tout en évitant les fenêtres, évidemment. C'était ça, un wall ride. Autant dire qu'il fallait avoir l'estomac bien accroché, mais ce n'était pas pire que la plupart des manèges à sensations... pour le moment.

Le rider névrosé se stabilisa une fraction de seconde sur le rebord du toit, toujours penché, mais sur le côté cette fois – soul grind – puis, tout en maintenant Blanche contre lui avec un bras, il prit appui sur le rebord avec sa main afin de se propulser vers l'avant – grab, même s'il ne pouvait guère attraper ses AT dans le même temps sans lâcher la Princesse de Chester. Akira s'élança en avant, prenant de la vitesse, saisit un mât métallique qui se trouvait là et le grimpa comme on montait un escalier en colimaçon, grâce à ses rollers confortablement calé contre la barre d'aluminium – upper soul.

Et à partir de là, c'était le grand saut. Ils avaient prit suffisamment de hauteur pour « rider sur le vent ». C'était le mécanisme à coussins d'air qui permettait au stormriders de « voler » dans le ciel : en vérité, il s'agissait plutôt de très long sauts. Au bout d'un moment, il fallait de poser pour reprendre de l'élan et resauter. Akira prit donc appui sur le sommet du mât et s'élança vers la voûte céleste. Les lumières des néons donnaient au ciel nocturne une étrange couleur orangeâtre. Très loin en dessous d'eux s'étendait le vide, la ville, les gens. Le requin trouvait cela jouissif : le vent frais qui fouettait son visage et s'engouffrait dans ses cheveux et ses vêtements, le sifflement de l'air dans ses oreilles, le bruit du moteur de ses Air Treck, la gravité qui menaçait de le précipiter sur la terre, le risque de mourir à tout moment,... Sous eux, la mort, l'Enfer. Autour d'eux, le Paradis céleste. Il n'y avait que dans le ciel qu'Akira se sentait vraiment chez lui le ciel infini... Le jeune homme ignorait si Blanche appréciait cette danse avec le vent, mais il espérait ça lui faisait peur, au moins un peu. Après tout, c'était très impressionnant la première fois.

De temps en temps, le requin blanc se posait sur le toit d'un immeuble, emmagasinait de l'énergie, puis se jetait à nouveau à corps perdu dans les airs. S'il pouvait choisir la façon dont il mourrait, Akira aimerait que ce soit en ridant ; il aimerait tomber de très haut, juste après avoir enfin réussi à toucher la lune, puis s'écraser sur le sol. A côté de ça, toutes les autres morts étaient disgracieuses et méprisables.

L'afflux d'oxygène dans ses poumons le faisait rire. Un rire hystérique de bonheur intense. L'extase. Il était définitivement malade à s'esclaffer ainsi, tournoyant dans l'éther. Il enchaînait les figures en plein ciel et plus le vent le malmenait, plus les figures étaient dangereuses, plus Akira adorait ça. Bien qu'il tenait fermement Blanche contre lui, ses mouvements étaient fluides et libres, comme s'il n'avait pas d'os. Il était un invertébré, à se tordre ainsi jusqu'au limite du supportable pour sa colonne vertébrale. Il entraînait la Princesse dans son ballet dément avec les courants d'air, danse mortelle à la gloire du ciel sans fond. La gifle du vent devint une agréable caresse qui s'insinuait sous son t-shirt et le soulevait un peu, comme s'il voulait le lui arracher, dévoilant sa fragile chute de rein de même que son ventre plat. Ces chatouilles le firent rire de plus belle. Ah ! Qu'il était bien dans le ciel... Comme un oiseau, libre. « The Sky shall set you free... ♪ » chantonnait Akio à l'intérieur de sa tête. C'était vrai, lorsqu'il volait, Akira n'avait plus de contraintes ni d'entraves pour le maintenir clouer au sol. Il pouvait enfin vivre comme il l'entendait, et cette liberté convenait parfaitement à un esprit solitaire, sauvage et volatile comme le sien.

Voler lui procurait un plaisir si violent qu'il en avait le cœur au bord de la rupture. Bien sûr, il ne s'agissait pas d'un plaisir sexuel, mais plutôt une joie intense et euphorique. Le requin était à deux doigts de faire ses prières tant son cœur frétillait et vrillait. Quelle tension ! La frontière entre la vie et la mort, c'était ça qui le faisait frémir. Mais rien ne pouvait l'abattre lorsqu'il ridait sur le vent. Il emmerdait tout le monde royalement et riait, s'enfuyant loin de tous ces idiots incapables de lui couper les ailes. Tant que celles-ci s'épanouiraient, rien ne pourrait l'arrêter ou le garder sur la terre ferme. Il continuerait perpétuellement de s'échapper vers les nuages, libre, sans port d'attache ni personne pour ne retenir. La seule personne qui avait une réelle importance pour lui se trouvait à l'intérieur de son corps, il était donc libre d'aller où bon lui semblait. Quant à Seimei, il pouvait aisément le suivre s'il le désirait. Sinon, il n'y avait personne. Peut-être qu'un jour il trouverait une autre raison de se battre, mais pour le moment, c'était impensable. Akio sinon rien.

Il s'éloignait des ruelles tortueuses pour s'approcher de la rivière qui traversait Tokyo. Akira se posa sur une route, juste avant un pont basculant en train de s'ouvrir pour laisser passer un énorme chalutier. Une idée folle lui traversa la tête. Ignorant les cris de l'agent chargé de la circulation, il fonça sur le pont quasiment à la verticale, à toute vitesse. Le métal de ses roues qui raclaient contre le goudron dans une gerbe d'étincelles produisait un horrible gémissement, véritable mélodie pour son oreille. Et il s'élança... Virevoltant au dessus de l'énorme bateau. Ils étaient si proches qu'en tendant le bras, le Roi de la Nuit pouvait l'effleurer du bout des doigts. Ca paraissait presque irréel. Ils atterrirent sur l'autre partie du pont que le stormrider dévala en riant à gorge déployée, le cœur battant d'allégresse. Il bondit à nouveau afin de rider sur les caténaires d'une ligne de train. Ça tanguait, tremblait, bougeait ! Les câbles métalliques menaçaient à tout moment de les faire tomber sur les rails. Or, faire une chute lorsqu'on était lancé à plus de cent kilomètres à l'heure était très risqué et fort douloureux.

Il emprunta ainsi ses routes aériennes et incertaines jusqu'à retourner dans le labyrinthe de petites rues. Dommage qu'ils n'aient pas croisés de train, ça aurait bien faire rire Akira... Le requin décolla à nouveau pour bondir d'immeuble en immeuble, de plus en plus haut. Enfin, il arrêta sa course folle au sommet d'un bâtiment qui dominait la ville. Le Roi de Crocs poussa un long soupir de plaisir et lâcha Blanche sans se préoccuper de lui faire mal ou pas. L'adolescent glissa doucement pour se mettre à l'écart de la Princesse. Une main posée sur son épaule, il délassa celle-ci en lui faisant faire des cercles et fit la même chose pour la deuxième. Mine de rien, porter le jeune homme était fatigant. Le rider s'étira délicieusement avant de se retourner vers Blanche, un large sourire sardonique aux lèvres :

« Alors ? Tu as aimé ? »

Pour sa part, son jeu de fou à lier, il l'avait a-do-ré. Il en tremblait encore d'excitation et son œil doré était grand ouvert, sa pupille n'étant plus qu'une mince fente noire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyDim 1 Mar - 17:12

    [Sing out loud
    We all die
    Laughing into the fire. Siamese Twins. The Cure.

    There will be Blood || Blanche || Kuhu There will be Blood || Blanche || 17532849
    __SKY HIGH




__SUN -EVANESCENCE.
Enfin ils allaient jouer, selon la folie du requin. Toucher le Ciel, il ne l’avait jamais fait. Plutôt normal me direz-vous, pour une Princesse doublée d’un chat. Auriez-vous par hasard déjà vu ce genre d’animal batifoler dans les Cieux ? Oui ? C’était un OVNI. Ou vous aviez un peu trop bu, ou … bref. Ce serait une nouvelle expérience, ou plutôt un tout nouveau jeu dont il ne connaissait pas les règles. Oh ! C’était un peu effrayant, mais ô combien excitant ! Pourtant, ce n’était pas comme si la Princesse était enfermée dans une tour -c’était elle qui y enfermait le dragon- ou quoi que ce soit, simplement, sa liberté, elle l’a trouvait au sol, dans les fils de ses marionnettes, dans le sang qu’il faisait couler. Il l’a trouvait dans ce qu’il aimait, dans ce qu’il pouvait obtenir et ne parvenait pas à-. Dans d’éphémères plaisirs. La vie de la Princesse Blanche se résumait à manger des pommes-de-terre au vinaigre midi et soir, dormir le moins souvent possible et finir par s’écrouler de fatigue, se réveiller sans se souvenir du pourquoi et du comment il en est arrivé là, ne pas suivre ses études. Et puis il y avait son peuple auquel il faisait payer les crimes qu’ils avaient commis, et la plupart du temps, c’était arbitraire, il se marrait juste. Ils crevaient sous ses yeux éblouis. Ou peut-être que tout ça, il n’aimait pas. Rien ne le retenait, les vieux fantômes étaient toujours à ses cotés, ils ne faisaient que le suivre, ils n’y pouvaient rien. Il pouvait voir leurs sourires cruels éclairant la nuit et ses pas. Lui traçant le chemin. C’était la voie à suivre. Ils étaient silencieux, se rappelaient rarement à lui. Il en fallait beaucoup pour troubler son esprit. -Ou peu ?-
Ses doigts s’agitèrent furieusement, tout aussi discrètement qu’efficacement. De couteaux, l’on en trouvait autant que l’on voulait ; ceux-ci étaient uniques en leur genre, véritablement précieux. Il ne pouvait se payer le luxe, et surtout l’orgueil, de les abandonner. Il en coupa les ficelles d’un mouvement sec de l’index et du pouce, répéta l’acte jusqu’à ce que chacun des dix couteaux soit une griffe au bout de ses doigts. Il les mettrait bien au chaud avec les autres, dans sa veste, au moment voulu.
Blanche était littéralement obsédé par ce qu’il ne possédait pas et ne pouvait obtenir. Il faisait une fixation sur les regards, leur couleur et les émotions qui y paraissaient. Il voulait savoir, comprendre ce mécanisme étrange qui faisait briller les yeux, les sentiments. Il ne pouvait saisir, ses yeux n’étaient qu’un miroir défectueux qui au lieu de refléter ce qu’il se passait à l’intérieur, réfléchissait l’extérieur, les lumières. Au mois, cela ne l’empêchait-il pas d’être comblé lorsque l’Oeil de Dieu tentait de percer la grisaille de son regard. Et il y trouvait tout ce qui lui manquait. Ardent. Il adorait se retrouver là, à contempler ce garçon qui l’attirait, qui souriait à sa proie. Si con corps est entravé, son esprit demeure hors d’atteinte. Il est fou. Et ce Soleil est comme un nouvel horizon. Il n’aurait qu’à tendre la main, les doigts pour le toucher et l’arracher et le garder pour lui. Cela resplendissait, la pluie -légère bruine- perlait sur la veste de cuir, dans les cheveux bleutés. Obnubilé par tout ce qui brille, s’il ne peut emprisonner dans sa main, il l’emprisonnera dans sa tête. -Ou dans ton cœur ? Crois-tu.- C’était un joli trésor qu’il se plaisait à contempler. Jusqu’à ce que l’objet de ses désirs lui appartienne. Entièrement. Littéralement.

Il ne sentit plus le poids -léger- du requin sur sa poitrine, qui le releva comme s’il s’eut agit d’une simple poupée de chiffon. Décidément, le voici une fois de plus contre le Roi des Crocs. En quelques minutes, il aura été au contact de la race humaine bien plus que dans les neuf dernières années de sa vie. Il s’efforçait d’oublier chaque personne rencontrée. Il y pensait déjà … Cela devait se faire naturellement, inconsciemment. Ce serait juste un peu plus difficile maintenant. Le réflexe habituel lui fit poser la main sur la tête afin de remettre en place le diadème. Les couteaux retournèrent à leur place. Puis il se laissa faire.
Ils décollèrent. D’un haut plus haut que le Ciel. D’un bas plus dur que la pierre.


__HE FOUND THE SUN
__BURN___________-EMOTION.

Ce n’était plus son territoire à présent, il n’y pouvait rien faire. Là-haut, c’était l’esprit du Requin qui régnait en maître, traçait le parcours. Il devenait spectateur, c’était comme une initiation. Prêt ? Il n’avait pas attendu de savoir si la Princesse l’était, c’était meilleur ainsi. Elle désirait ne plus jamais être sûre de rien et se laisser porter par le torrent tumultueux de ses émotions, des périlleuses acrobaties du Requin. C’était un tout inextricable. Maintenant, il sentait ce garçon, ressentait, courant électrique qui semblait passer du rider à son corps directement. Il ne fallait surtout pas qu’il le lâcha, inexorablement attiré par le vide, il ne fallait pas que « cela » le rattrapa. Il y avait ce cœur battant à tout rompre contre son dos, et c’était amusant de le sentir alors qu’il ne le voyait pas. Et c’était étrange car c’était comme si chaque être, chaque personne qu’il rencontrait n’était qu’une poupée, sans vie. Ils lui semblaient tous dépourvus de signification, ils n’existaient pas réellement. Ou quelque part, c’est effrayant de se dire qu’en fait, ils étaient comme lui. Mais puisqu’il n’a peur de rien, c’est plus exaltant. Il sera le dernier après les avoir tous tués ! Rêve de fou. Chaque chose en son temps. Ce garçon au regard flamboyant, devait-il le tuer aussi ? Ce n’était pas encore très clair. Ils mourraient tous, peu importait. Il attendait juste l’issue de son esprit, serait-ce à la manière de- ? Il mourrait. Et l’aurait fait hurler. De cette façon. <3

Il déchirait de ses ailes éblouissantes l’immensité ténébreuse de la nuit. Le garçon qui savait élever son esprit autant que son corps. Fascination. S’il ne voyait son visage en cet instant, il y avait la pureté gracieuse et primitive d’une aura de liberté. La vraie. Oh oui ! Et c’était attirant et écœurant. Il sait alors que tout ce qu’il détient, rien n’existe. Tout ce qu’il ressent, tout ce en quoi il a confiance, tout ce qu’il aime. Tout est faux. Pour que cela ne lui paraisse que plus beau. -Ca m’est égal si ça fait mal-
Le jeune fou ne vomira pas ses trippes, bien heureusement pour son compagnon. Ce dernier qui enchaînait les figures. Il n’y connaissait rien pour sa part, à quoi cela l’aurait avancé d’ailleurs, et … ils défiaient la gravité ! Ouh c’était drôle ! Immensité de son sourire, reflet des sensations éprouvées. Agréable. Il se questionnait -Ta main dans ma bouche- et les étoiles le savaient mieux que lui. -Who When Where Why How- The Precious Boy. Now. Everywhere and nowhere. ‘Cause you don’t know, Princess. Comment supportait-il leurs deux poids réunis ? Comment parvenait-il à atteindre une telle vitesse ? Ce n’était pas les questions qu’il se posait. Ils atteignaient ces mondes fantastiques -Wonderland- où tout était possible, -Neverland- et voler avec les oiseaux. Ce qu’ils firent une fois arrivés au sommet d’un espèce de mât. Blanche comprit alors pourquoi l’on appelait ce garçon « Roi de la Nuit ». C’était un rire exalté qu’il entendait, à la fois semblable et complètement différent du sien. Il ferma les yeux un instant, pour ne plus sentir que le vent glacial. Il le savait. Un écho et une étrange main, un effet à court terme. Les hauteurs ne sont pas faites pour lui. C’est juste plus rassurant lorsqu’il chantonne « So come on … And jump with me ♫ » C’était comme la fin du monde. Le Roi des Crocs était le monde. C’était beau et lui soulevait le cœur. Il ouvrit les yeux, à nouveau, sur l’éternité. C’était une joie insupportable, un jeu étrange, un changement de pensé. Montagnes russes, ils se posèrent sur la route pour repartir immédiatement. C’était au-dessus d’un énorme navire qu’ils volaient. Oh le Chat de Chester en était tout émoustillé. Et dire qu’il n’avait même pas eu le temps d’apercevoir leur merveilleux reflet dans l’eau noire … Et puis après le bateau, c’était au tour du train ! « Ushishishi ! » Ils n’en avaient pas croisé. Il aura voyagé cette nuit. Enfin, ils prenaient de l’altitude, enivrante et détestable. Ce serait comme le sommet du monde. Plus beau vu d’en haut. Et ce serait bien spectaculaire. Sa chute.
Le vide qui ricoche dans son regard. C’est un vertige de son âme, l’attirance irrémédiable vers le vide. « Touch me baby, Tainted Love ♪ » Il aime jouer avec le garçon à la chevelure de nuit. Et caresse, l’éternité, juste un instant. Puis il plongera. Un écho et un cri. Saute ! Saute ! Et danse et chante !



__I'VE GOT A DISEASE AN ENGLISH DISEASE IT WON'T LET GO -OBSESSION
Cet espèce d’oiseau de nuit finit par lâcher Blanche -pas dans le vide non, ils s’étaient posés- qui atterrit sur son arrière-train. Ce fut un jeu qui ne l’amusa pas comme il en avait l’habitude. Certes, ce fut divertissant et grandiose. Mais c’était surtout comme un voyage alléchant qui vous retourne le cœur, de mille façons.
A-t-il aimé ?
Il ne pouvait pas y répondre, il ne savait pas très bien lui-même. Là n’était pourtant pas la question. Toujours assis sur son -joli- popotin, le garçon applaudit, puis traça deux traits invisibles partant de ses yeux, finissant sur ses joues. Cela traduisait plutôt bien son état d’esprit incertain. Il regardait le mignon requin et son visage de poupée à croquer, et son propre sourire aliéné faisait écho, toujours cet effet de miroir un peu déformant, à celui sarcastique. C’était comme si en permanence, le jeune garçon se moquait, riait de lui ; il aimait bien ça, il avait plus encore envie de se marrer, cela attisant sa folie. Il ne suffisait plus que voir l’Oeil de Dieu pour être pris de vertige ; de ce sourire pour l’envoyer tournoyer cent fois de par le monde. Il n’y a rien qu’il puisse faire lorsqu’il réalise avec stupeur qu’il en est proche. -« Cela » ?- Seulement, la folie reprendra sa place pour dominer. C’est juste une gentille petite chenille. « And you're beautiful, you glow inside my head, you hold me hypnotized ♪ »

En parlant de chenille, -Flicka flicka flicka, Here you are ; Cata cata cata, caterpillar girl- devinez donc quelle idée débile était de passage dans la royale tête d’hystérique de Blanche … De la position assise, il passa en mode « plat-ventre » et s’amusa à ramper [Mon Dieu la honte ! Il a vraiment peur de rien ! Le cul en l’air … On dirait moi lorsque j’étais accrochée au pied de M et qu’elle me traînait par terre ! XD] Bon, comme ce n’était pas très rapide comme moyen de locomotion, il adopta la position quatre pattes et se rendit au bord du bâtiment, il se pencha légèrement au-dessus du vide et constata. Très haut, trop haut. Etait-ce habité ? Blanche se détourna afin de s’adresser à son compagnon de jeu, en Anglais puisque ce dernier lui avait affirmé être bilingue.

« Hé le Requin ! Tu viens ? La Princesse Blanche invite gracieusement sa Majesté de la Nuit à la suivre. <3 »

Puis il jeta un nouveau coup d’œil à l’immeuble et chantonna pour lui-même :
« With powder pink and sweet ♪ »
Comment allait-il se débrouiller ? Il n’était pas particulièrement souple, ni si raide qu’un bout de bois. Pas très agile de son corps non-plus. Peu importait. Il était pile au-dessus d’un rebord de fenêtre. Il suffisait d’être un chat et de bien calculer. Enfin, étant donné la façon dont il se tortilla, cela fit plutôt à une chenille ou verre-de-terre. Décidément, il n’était jamais fatigué ! [J’vous jure, ça doit pas être facile de suivre Blanche constamment, et dire que je suis sa géniale créatrice ! <3] Il fallait à présent trouver un moyen de briser la vitre. En éspérant que ce ne soit pas un double vitrage, de tout façon, l’on était dans de vieux quartiers ; il posa sa veste et l’enroula autour de son poing gauche. Toujours avec son sourire de la mort-qui-tue, il frappa de toutes ses forces dans le verre. Qui se fissura. C’était douloureux -plus ça fait mal, meilleur c’est-. Il frappa une deuxième fois. Puis une troisième fois et la vitre tomba en miettes. Avant d’entrer, il déroula sa veste et la jeta à l’intérieur, méthodiquement et en fredonnant, il retira de sa main les quelques morceaux qui faisaient couler son sang. Il ne déchirerait pas ses vêtements pour des blessures superficielles, il faisait assez froid comme ça. Il fallait juste que le garçon ne toucha pas son sang. « Oh Boy, he’s the one for sure ♫ »
Il entra. Il avait en horreur les hauteurs. Mieux lui convenait l’Enfer que le Paradis. Il retournerait dans ses terres infernales un peu plus tard. Bientôt ? Il est encore temps de s’amuser, de profiter, faire quelque chose de beau. Baptisons la pièce, chère Princesse ? C’était une sorte de vieux salon défraîchit, inhabité depuis probablement un bon laps de temps. « Oh Boy, He’s the Perfect Boy ♫ »
L’idée de baptème s’échappa aussi vite qu’elle était apparue et il ouvrit une porte, puis une autre, petit fouineur. Innocence. La cage d’escalier. Supposons que le Requin l’ait au moins suivi jusqu’ici.

« Dis Roi des Crocs ? Si la Princesse Blanche tombe, elle ira en Enfer et elle aura perdu. C’est une jolie fin ? »

Il regardait fixement ce point qui était le sol, tout en bas, beaucoup d’étages en dessous. Il se pencha un peu par-dessus la rambarde d’escalier. Oh oui, encore un peu, juste un petit peu, juste parce qu’il n’a pas conscience.

« Tu crois que je peux perdre ? »

Il rêve de cet enfant blond identique à lui. Et ce serait une autre vie, et ce serait un autre monde. Peut-être, que ce ne serait pas entièrement faux. Toujours ce même esprit condamné, erreur de Dieu. Vous le savez aussi, il est fou, ils sont fous. Ô Octavie, unique Amour, ton esprit serait-il en train de s’échapper de la blessure de mon épine dorsale ?
Let me take your hand. Your flames. The flames that kiss me dead.
Attirance inexorable. Vers le vide. Il plongea.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyMer 4 Mar - 20:35

    There will be Blood || Blanche || Agito14
    Akira



The wings that you burned
turned to ashes, my dear
and ashes just fall to the ground.



Le Roi des Crocs volait dans le ciel de Tokyo, c'était un fait... Mais pour combien de temps encore ? Il ne ridait plus comme avant, il n'était plus aussi léger ; les huit kilogrammes de ses Air Treck de métal, il commençait à les sentir. Mais avant quoi ? Avant que sa moitié, le fragile et vulnérable Akio, ne se brise. Dès que la petit grenouille au fond du puits s'était faite écrasée, la force du requin s'était amenuisée ; sa force spirituelle, puisque son double ne pouvait plus lui prêter la sienne et pire, il n'en avait même plus pour lui-même, c'était un poids mort que le squale traînait. Ses grandes et majestueuses ailes d'albatros avaient perdu de nombreuses plumes et ses cicatrices étaient encore suintantes d'hémoglobine purulente. Oh, certes il n'était pas encore relégué au rang des autres riders – il restait un coureur d'exception –, mais Akira sentait que ses crocs s'étaient émoussés à force de mordre des chaînes trop dures pour eux, qu'ils ne tranchaient pas aussi nettement qu'avant. Avant... Fuck. Ce putain de jour maudit où, malgré tous ses efforts pour protéger Akio, il avait essuyé son premier échec. Un seul et unique échec qui lui avait coûté très cher puisque sa grenouille n'était plus que l'ombre d'elle-même. Pour partager son esprit, le requin savait tout de l'état d'esprit torturé de l'ex-idol. Tout ou presque, vu qu'ils pouvaient se cacher des choses entre eux. N'empêche, il en avait saisit l'essentiel : son protégé allait mal, il souffrait le martyre. Et cet intense mal-être, Akira en subissait les conséquences : il s'affaiblissait de jour en jour.

Tu es né dans le seul but de tout déchiqueter, sans exception, sans pitié, ni remords, d'un désir ardent en cruel. Tu en as reçu le pouvoir à ta naissance. Que ce soit l'éthique, les règles ou bien la bonté, qu'il s'agisse de tes parents, de tes frères ou de tes amis, tout ceci ne servait-il pas seulement à te nourrir ? Pourtant, maintenant, ces crocs tâchés de sang sont émoussés. Pourtant, maintenant, ces crocs tâchés de sang sont complètement brisés. Et bientôt, ils finiront par se dissoudre dans l'océan. Mais pour l'instant, tu chuteras du ciel tel une pluie de sang.

Avant... Parallèlement, il sentait le « blindage de son cœur » se fissurer en un énorme et pesant gouffre. Sa carapace était abîmée et se perçait parfois, un peu trop à son goût. Une fissure béante qui s'ouvrait et se refermait, laissant passer les attaques de l'extérieur hostile. Avant, il dévorait tout ceux qui se trouvaient à moins de deux mètres de lui, il frappait tout ce qui bougeait. Maintenant, on ne pouvait pas dire qu'il s'était adouci, mais il n'avait plus la force suffisante pour se battre à plein temps. Le Roi de la Nuit était découragé, c'était le mot : découragé. Même sa puissance d'intimidation, même cette atmosphère tendue de « m'approche pas ou j'te tue ! » semblait s'évaporer peu à peu. Or, le requin détestait cela. On l'abordait plus facilement, on le sous-estimait davantage. Avant, malgré son petit gabarit, il dégageait une aura meurtrière qui empêchait n'importe qui de s'approcher. Maintenant, Akira avait l'impression que cet effet était moins intense... Alors il fuyait. Dès qu'il se sentait attaqué moralement, le rider se donnait des airs méprisant et partait, décrétant que ce combat n'était pas assez bien pour lui, avec un « Fuck » pour seule conclusion. Mais en vérité, il souhaitait juste ne pas se confronter à la réalité, ne pas reconnaître qu'il était devenu faible et vulnérable, entraîné dans la noyade d'Akio.

Le requin qu'il était perdait ses dents acérées, mais elles ne repoussaient plus comme elles l'avaient toujours fait. Jour après jour, une par une, elles tombaient. Alors ce gouffre au cœur, Akira devait s'en servir comme d'une arme, d'un avantage. Il suffisait de le remplir d'eau, et le squale mangeur d'hommes qu'il était pourrait continuer à nager dans les abysses noirs et profonds. Toutes ces choses négatives qui leur arrivait en ce moment – à lui et Akio – et qui s'accumulait au fond du gouffre, elles seraient sa force. Sa puissance, il la tirerait du néant, de la souffrance et du désespoir. Ses ailes brûlées, Akira renaîtrait de leurs cendres, car cette plaie qui ne cicatrisait pas, elle serait un gigantesque océan qui s'étendrait en lui. Les rêves et les espoirs, le Roi des Crocs les jetteraient aux ordures. Réinitialisation complète : les règles avaient changées. L'adolescent ferait avec le peu qui lui restait ; pour protéger la grenouille, le requin se dresserait à nouveau. Car malgré le gros point faible que constituait sa faible condition physique – malgré la formidable musculature de ses jambes athlétiques, rider à un rythme intense stressait ses muscles et lui causait des séquelles internes longues à guérir –, Akira possédait une extraordinaire motivation qui compensait cette faille dans l'armure. Même si depuis quelques temps le jeune homme alternait entre séjour en Enfer et être ligoté par des chaînes, jamais sa détermination farouche ne s'envolerait. Jamais. Pour Akio.


Une fois qu'il fut rassasié de la contemplation du paysage nocturne qui s'étendait sous ses pieds chaussés de métal, une fois que son œil incandescent se fut empli des lumières de la ville et que ses poumons se fut imprégnés de l'air moins pollué des hauteurs, le requin blanc se retourna vers son invité surprise. Il arqua un sourcil, perplexe. Ce dernier applaudissait puis faisait des mimiques bizarres censées représenter la tristesse. Mais que diable faisait-il ? Akira pencha légèrement la tête sur le côté, sans quitter le chat de son regard doré. Sans son sourire carnassier, le visage infantile de l'adolescent était plus poupin. Mais ce serait plutôt celui d'une poupée sauvage et venimeuse, pas du genre de celle que l'on offre aux fillettes... et aux princesses, convenait-il vraiment ? Qui sait, le jeune homme au minois de porcelaine n'avait jamais rencontré de princesses. Et surtout pas comme celle-là, au regard de brume automnal, au rire comme le sifflement du vent dans les arbres et au sourire aussi large qu'un croissant de lune.

Sa surprise passée, le Roi des Crocs ré-adopta son fameux rictus emprunt de sarcasmes, auquel Blanche lui répondit par un autre sourire, aliéné. Presque le même. Comme l'eau qui altérait un peu les reflets, il en allait de même ici. Comme si chacun d'entre eux était d'un côté différent : un sous l'eau et un à la surface. Mais qui était à l'air libre et qui ne noyait ? Sans doute que c'était le requin qui se complaisait le plus dans le lac, davantage que le chat aquaphobe. Les deux adolescents royaux se dévisageait à travers la pellicule d'H2O, à la fois très proches et très éloignés. A la fois semblables et opposés. Blanche est le blanc, Akira est le rouge.

Rouge comme le sang,
Blanc comme les os,
Rouge comme la solitude,
Blanc comme le silence,
Rouge comme les nerfs d'une bête,
Blanc comme le cœur d'un Dieu,
Rouge comme la haine qui se déverse,
Blanc comme une blessure qui se glace,
Rouge comme les ombres dévorant la nuit,
Blanc comme un soupir transperçant la lune,
Blanc qui étincelle et rouge qui tombe.


Et le voilà qui rampait comme un ver de terre à présent... Le requin retrouva sa mine perplexe, la consternation en plus. Vraiment, quel crétin ! Ca commençait sérieusement à ressembler à du foutage de gueule, non ? Voyez-le se traîner sur le toit, le cul en l'air ! Cette position donnait était fort adéquate pour lui donner un bon coup de pied... ou
bien pour faire autre chose de plus indécent, si Akira avait été un pervers. Mais Akira n'est pas un pervers, n'est-ce pas ? Finalement, Blanche finit le trajet jusqu'au rebord du toit à quatre pattes, sous le regard définitivement consterné du requin. La princesse était un bien étrange animal, pensait-il. Jamais de sa vie il n'avait croisé un tel imbécile heureux. Ah si... Akio était de la même espèce. Ils faisant tous deux partie de ce genre de personnes qui faisaient des choses plus que ridicules sans éprouver aucune honte. Mon Dieu... Et dire que les gens comme le Roi de la Nuit étaient condamnés à subir les pitreries de ces deux sots... Seimei, alias Spit Fire, était de la même catégorie qu'Akira : fier et blasé. La chenille se pencha au-dessus du vide avant de se retourner vers lui et de lui proposer de le suivre dans la langue de Shakespeare. Le requin arqua un sourcil. Il croisa les bras et siffla :

« Ah ouais ? Et venir où ? »

Pour toute réponse, Blanche se tortilla jusqu'à arriver sur une fenêtre en contrebas. Akira se rapprocha du bord et se pencha pour observer la princesse d'un œil critique. Cette dernière brisa la vitre en protégeant sa main avec sa veste et entra. Le Roi poussa un long soupir. Il avait bien envie de lui foutre un vent et de se barrer pour boire un verre dans un AT-Bar, mais la curiosité le poussait à suivre cet étrange individu. Lestement, aussi souple et agile qu'un chat, il se laissa tomber sur le rebord dans la fenêtre et entra dans le vieil immeuble. Le squale balaya l'espace désert et inconnu du regard, les couleurs déformées par sa vision rougeâtre. En effet, en se modifiant, son œil vipérin avait aussi perdu la perception de certaines couleurs, notamment le vert, et son monde était teinté de rouge. Peut-être était-ce pour ça qu'il aimait tant le sang... Pourtant, son œil gauche voyait normalement, mais pas le droit. Comme s'il observait le monde à travers une vitre teintée.

Mains dans les poches, le garçon suivit négligemment le petit fouineur à travers l'enfilement de pièces jusqu'à la cage d'escalier. Là, Blanche lui adressa à nouveau la parole, d'un ton trop innocent pour qu'il y croie. Paroles assez alarmantes dans un sens. Enfin, après tout, qu'est-ce qu'il en avait à faire, lui, que la princesse se foute en l'air ? Ce n'était pas ses oignons, il n'était lié à lui par rien et sa mort ne l'affecterait absolument pas, n'est-ce pas ? Au fond, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire qu’il s’amuse à tomber ? Rien, rien du tout. Il le regarderait s’écrabouiller sans même lever le petit doigt. Blanche s’approchait dangereusement de la rambarde, débitant des répliques suicidaires. Peuh ! Qu’il tombe, le requin n’irait certainement pas le chercher. La princesse de pencha, pencha, pencha… et tomba. Akira, mains dans les poches, ne bougea pas d’un iota, impassible.

{ AKIRA ! Sauve-le ! Tout de suite ! } hurla la voix paniquée d’Akio dans sa tête.

Comme électrocuté par cette supplique, Akira tressaillit violemment. La grenouille, par la force de sa pensée, le força à s’élancer en avant tout en le suppliant de ne pas laisser mourir le Chat de Chester. Akio était décidément trop gentil avec tout le monde, même avec ceux qu’il ne connaissait même pas.

Le Roi des Crocs rida à toute vitesse, prit appui sur la rambarde et plongea dans le vide. Il prenait parfois appui sur les murs de la cage d’escalier pour se donner une impulsion vers le bas et chuter plus vite pour rattraper l’inconscient dans sa descente aux Enfers. Ses longs rubans dotés de crochets acérés virevoltaient dans son sillage tels la queue d’une comète, rais orange vif qui fendaient l’air. La gravité l’absorbait. Le cœur battait d’excitation : il pouvait mourir en s’écrasant sur le sol s’il échouait. C’était grisant… Dans un ultime élan, Akira atteignit Blanche et la happa fermement entre ses jambes, ces dernières le maintenant au niveau des aisselles. Habilement, le requin attrapa à deux mains une des rampes qui bordaient la cage d’escalier. Seulement, l’une d’elle lâcha et tout le poids se concentra uniquement sur un seul de ses bras. Mauvaise chose. L’articulation de son épaule craqua. Le Roi des Crocs grimaça et agrippa fermement la rambarde avec son autre main pour limiter les dégâts. Il se balança d’avant en arrière et, une fois qu’il eut assez d’élan, lâcha Blanche pour le balancer sur un palier. Qu’il aille s’éclater contre le mur, ça lui fera les pieds à ce gros naze ! ( oui, Akira était passablement énervé… ) Il se lança à son tour lestement et atterrit sur ses deux pieds.

Rageur, il foudroya Blanche du regard tout en retirant son blouson de cuir noir et de le laisser choir à terre. Il tira sur le col de son t-shirt blanc à manches courtes et regarda son épaule meurtrie. Elle était un peu rouge tirant sur le violacé… Il allait sûrement avoir un hématome ou quelque chose dans le genre… Fait chier. Si ça se trouve, il s’était fait une élongation. Le requin leva les yeux vers la fouine et siffla, hostile :

« La prochaine fois, je te laisse crever comme une charogne. »

Il ajouta à mi-voix, pour lui-même :

« Akio, crétin… »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyLun 9 Mar - 18:18

    There will be Blood || Blanche || T_11925898942m_50ede22

    [Regarder et voir sont choses toute différente. On ne voit qu'une chose que lorsque l'on en voit la beauté, c'est alors seulement qu'elle naît à l'existence. O. WILDE. Intentions.]


Declare. Rien ne lui plaisait plus qu’une descente aux Enfers.
Akira a raison. Il ne faut pas accorder trop d’attention aux propos de Blanche. Comment savoir s’il est sincère avec un pareil regard, et masqué en plus de ça. Tout ce qu’il dit est aussitôt oublié. Il est les instincts de l’animal sauvage qu’il a gardé profondément encrés dans les fondations de son esprit. Mais il est mêlé des vices appris de sa domesticité. Ils sont tous pervertis par la société, il ne s’y est pas dérobé. Il devrait être une créature immorale, au moins aux yeux de la population. Mais vous vous trompez. C’est seulement amoral, il n’a pas conscience. Son innocence, elle ne lui a pas échappé, parce qu’il n’a pas appris à faire la part des choses. Il ne connaît pas la signification, l’essence du bien et du mal. Il est encore renfermé dans cet air et ces manières que la nature lui a donné. Et n’en connaît peu d’autres. Il ne se préoccupait pas des conséquences de ses actes. Il faisait à son grès pour atteindre cet objectif qu’il ne voyait pas sciemment, toujours accompagné d’eux, les vieux fantômes.
Plutôt mourir qu’avoir peur. Voici une preuve de plus : invincible, il ne perdait jamais, et comme il aimait cette toute puissance ! Son ego surdimensionné qui lui murmurait tant de douceurs. Il n’avait jamais rien à perdre et encore tout à gagner. C’était ça la différence ? Eternelle victoire peut-être. Il ne voulait posséder aucune faiblesse morale et ne doutait pas de l’essentiel. Il savait que la moindre défaillance se transformerait en force. Il a le don de la métamorphose. Et même accablé, il fit toujours face, à sa façon. Faire face ce doit être prendre des chemins détournés. Ou fuir. Fuir les tourments, rattraper et affronter le présent. Ne pas être prisonnier de l’espace et du temps. La Terre entière lui appartient. Fuir, c’est ce qu’il sait le mieux faire. Et infliger une souffrance morale qui la mettrait à feu et à sang sans qu’elle ne s’aperçoive qu’il était son destructeur. Ce sont les années mortes et il ne doit pas oublier. Sa victoire flamboyante. Ou il suffit d’oublier le reste. Et aujourd’hui, cela fonctionnait, , et encore très longtemps dans le futur, il y arriverait. Cette façon de faire, elle s’appelle lâcheté, n’est-ce-pas ? Alors il préfère être lâche, c’est cela sa victoire. C’est sa force car ainsi, il se bat, avec la folie pour bouclier, et son âme inconsciente lui est l’arme la plus précieuse. S’il devait se battre, alors il devait gagner, quelque soit les enjeux. Il n’a pas d’autre alternative. Tout ce dont a besoin la Princesse, tout ce qu’elle désire, elle le garde jalousement pour elle. Le reste ne mérite pas son attention, elle le jette sans pitié. Elle ne connaît pas vraiment cette sorte de sentiment. Ca n’a pas de nom, ça n’a pas d’impact.

Obsédé par l’Enfer aussi ? Mais c’est légitime, ce sont les lieux qui l’ont engendré. Oh oui ! Si ça n’avait pas été le cas, il ne l’aurait pas eu. Sa maladie. Il ne s’en plaignait pas pourtant, elle faisait partie de lui, intégralement. Depuis sa naissance. C’est une maladie anglaise, qui ne partira pas de sitôt, pas avant lui. C’est son enfant non-désiré qu’il a appris a aimer. Il en a fait son allié. Même si la forme dont il était atteint était rare, même si elle le bouffait lentement, elle aurait le temps d’en bouffer tant d’autres … avant qu’elle ne vienne à bout de son corps. Il ne pouvait pas regretter, tout c’était toujours passé de cette façon. Il n’y avait jamais rien eu à changer.
Sauf peut-être ses cicatrices. -Sexy beast upon my chest-
Ou si Dieu lui-même avait pu lui offrir cette arme, plutôt que sa mère. Ce n’était pas un regret non-plus puisque pas plus que vous Blanche n’avait rencontré Dieu ; et sa mère, elle souffrait, elle ne tarderait pas à mourir.


Option. Cette chute, elle était délicieuse car sa finalité l’y attendait. Sa fin aussi. Il savait que ce serait affreux et douloureux. Que ce serait l’EXTASE ! L’être humain souffre autant qu’il peut éprouver de joies. Le jeune fou préfère les mêler, que l’une ne soit pas plus rejetée que l’autre. Il savait, comprenait presque ce que cette situation impliquait. Il l’acceptait pleinement, la chérissait également, la souffrance. S’il devait mourir un jour, il fallait que cela se mêla d’ivresse douloureuse.
Le moment n’était pas encore venu cependant. Il avait plongé dans le vide comme l’on saute dans une piscine. Parfaitement insouciant. Le Requin le rattrapa. Il restait encore quelques étages en contrebas … Trop fort le Roi des Crocs ! Il jubilait. -Ô Princesse Blanche-Neige ! Adorable et monstrueuse Princesse, créature indestructible et métamorphe, vous êtes Celle au cœur emplis de ténèbres et à l’esprit plus pur que l’Eden de l’enfance !- Vraiment ? Aucun problème d’éthique.
Ils se balançaient maintenant au-dessus de rien du tout. Il voulait bien devenir Sa Majesté des 7000 Danses. Et il souriait, d’une grimace diabolique. Si les lumières se furent éteintes à cet instant, il y a fort à parier que l’on ne vit plus que l’éclatante -et phosphorescente ?- dentition du Chat de Chester flottant dans l’obscurité. Peut-être était-ce déjà le cas d’ailleurs, dans la pénombre, il ne pouvait juger de lui-même, il ne savait pas encore dédoubler son esprit. Il ne le possédait pas pleinement. Seul le sourire demeurait, et lui, il pouvait l’étirer au point qu’il voulait, jusqu’aux oreilles par exemple. Reflet de son ego. Il ne l’entendit par réellement, plutôt il le ressentit ce craquement, lorsque l’une des mains du Roi des Crocs lâcha ce à quoi il s’était accroché. Pauvre petite créature qui aurait mieux fait de le laisser chuter. Et ça c’est de l’ingratitude. Sa couronne restait toujours fixée à son crâne, à l’épreuve de … tout ! Ainsi il demeurait Marquis-e- de Sade. Mais peu importait, ce n’était pas très clair et ce n’était pas le propos. Le Roi de la Nuit -Owi ce beau Roi <3- finit donc par l’envoyer s’éclater la face sur le palier de l’étage où s’était stoppé sa chute. Même s’il ne s’éclata pas grand chose, seules les coupures de sa main se rouvrirent.


An echo. Il l’avait toujours son rictus aliéné lorsque le jeune garçon le fusilla du regard. Fusiller du regard … si ce fut vraiment le cas, il serait mort ? Ca n’aurait pas été marrant du tout. Parce que ce n’était pas spectaculaire. M’enfin, allez donc foudroyer de vos beaux yeux dorés un regard entièrement caché derrière une frange. Crever comme une charogne ? Mouais, pourquoi pas. La prochaine fois comme il disait, il fallait seulement qu’il y ait un gigantesque public ! D’ailleurs … La prochaine fois ? Comptait-il traîner encore un peu avec l’animal métamorphe ? C’est malsain.
Il fixait le garçon, les yeux béants, il ne savait faire autrement. Quelle jolie couleur son épaule avait pris ! C’était un peu violet-pourpre, ce n’était pas sans lui rappeler les teintes de l’animal idolâtré. Se revêtait-il des couleurs du Cheshire Cat ? C’était fascinant, comme une métamorphose lente et douloureuse. Pourtant eux, ils n’ont pas le droit d’avoir mal, c’était un privilège qui aurait du lui être réservé exclusivement … Les souffrances physiques, il s’en délectait, mais leur délaissait toutes les souffrances morales. Il n’en avait pas besoin, pour rien au monde. Il n’était pas à même de comprendre ce que pouvait ressentir un esprit blessé. Il n’a pas appris de cette manière. Ce doit être un peu d’égoïsme, non ? Ou solipsisme. Ne reconnaître aucune autre réalité que celle qui nous est propre. Ce requin, il n’est pas joli. Il aurait voulu toucher, et souhaiter que cela soit contagieux. Vraiment. Il est pire. Aide-toi toi-même et Dieu te viendra en aide. Un jour probablement. « I'll watch you drown in the shower ♪ Pornography ? Ushishishi ! » Yeah. The Cure ! <3

Il avait toujours eu ce comportement excentrique, qui avait fini par lui coûter ses études de collège, au profit de cours par correspondance, sur des sujets qui ne l’intéressait pas le moins du monde. Seules les SVT et biologie avaient déclenché une minuscule étincelle d’intérêt dans son regard laiteux. Il avait détesté tous ces enfants au collège au collège, qui s’étaient permis de penser à lui, de le pointer du doigt, de lui adresser la parole et de le toucher. Il avait abhorré toutes ces personnes baignant dans le ridiculement correct, tous des clones, et qui n’avaient aucun tact, ne se gênant pas pour être vulgaires. Il avait haït chacun de ces gamins qui avaient osé l’humilier et lui infliger blessures physiques ; Il ne s’était pas défendu. Il y a ce temps d’oubli, de remise à zéro, pour que cela le blesse plus violemment ensuite. Il leur rendait au centuple par la suite et reversait sur eux tout ce qui l’avait affaibli moralement parlant. Ainsi, il purifiait son âme. Il avançait, même lorsqu’il s’embourbait, lorsque ça ne devenait plus possible, il persévérait, ne cillait pas. Même si maintenant n’est plus que le temps de tuer. En la mémoire des beaux songes d’été avec son frère. Les souvenirs qu’il aurait aimé chérir. Il aurait aimé qu’ils existent, plus beaux. Il n’a jamais été loyal qu’à ses rêves. Il n’est pas cette personne à laquelle vous devez accorder votre confiance.


Proclaim. Blanche éteignit son sourire et sortit un couteau de l’une de ses bottes. Il avait oublié de récupérer sa veste restée au dernier étage, dans la confusion de son morbide délire. Ce n’était pas tant la veste le problème -ses parents lui achetaient tout ce qu’il désirait, même s’il ne voulait rien en particulier- le problème était évident : ses papillons en grande majorité s’y trouvaient. Mais bon, puisque c’était un immeuble désaffecté, personne ne les lui volerait sans-doute. Le Requin n’en avait que faire, donc aucun risque. Il était littéralement épuisé, il ne se sentait pas le courage de remonter et les récupérer. Ses yeux piquaient un peu et ses paupières lourdes menaçaient de dérober le monde à sa vue un peu trouble. Il était anesthésié.
Il se pencha légèrement et observa son visage de fouine rieuse dans la lame brillante -enfin, le peu qu’il pouvait en voir. Il n’avait pas de traces visibles. Il souleva sa frange. Là il y avait une ou deux coupures en phase de cicatrisation, une ou deux ecchymoses , rien de grave. Il laissa retomber sa frange. Il n’accordait pas tellement d’attention à son apparence physique, il devait juste se soucier de sa santé, il se faisait toujours engueuler le mercredi. Seule obligation à laquelle il ne manquait pas, ses visites à l’hôpital. Le bilan était d’ailleurs bien souvent défavorable, l’on retrouvait la sous-alimentation, le manque de sommeil et de nombreuses blessures parfois infectées. Peu lui importait. Sa main en revanche, il valait peut-être mieux la bander … ? Il n’avait rien pour de tels soins. Il abandonna l’idée.
Et ralluma le sourire de son visage [comme ça, il a plus qu’à se mettre un abat-jour sur la tête XD]. Il s’approcha un peu du royal garçon, s’assit en tailleur juste en face et laissa perler le sang de sa main gauche sur le sol. Il regardait ce goutte à goutte mortel. Non-pas pour lui, il était trop tard.

« Ils pourriront, ils seront tous maudits jusqu’à la moelle … Mais ils ne sont pas plus fous que nous. »

Il releva la tête et fixa le regard jaune fauve. La Princesse ajouta d’un air aussi grave que son sourire était gigantesque :

« Ils ne connaissent pas, eux ne peuvent pas comprendre. Proclamons l’Eternelle Victoire ! »

Comment ça c’est pas clair ce que dit Blanche ? è__é Dans son esprit en tout cas, ça a un sens. Incertain, d’accord, mais un sens tout-de-même. Na !
Il y avait maintenant assez de gouttelettes sanglantes sur le sol. Toujours de sa main gauche, il traça de jolies arabesques : « D I S E A S E ». Cela ressemblait à une menace, un rire s’échappa de sa gorge, chuintant entre ses dents. En fait, c’était plutôt un avertissement. Aimable, non ?

Silence. Il était vraiment fatigué. Deux jours et demi qu’il menait les cents vies ou presque … Il étouffa d’ailleurs un bâillement -parce qu’il n’est pas malpoli, c’est une Princesse bien élevée. Il porta alors chacun des cinq doigts de sa main droite à ses lèvres, y déposa un baiser, puis délicatement et brièvement, les posa sur l’épaule abimée, aux teintes de la folie féline. Il se leva prestement, avant de se recevoir une baffe de cet espèce de fou furieux qui ne comprenait pas son humour -HA HA !- Il exécuta une petite révérence et s’excusa :

« La Princesse Blanche est fatiguée. Cependant, elle est d’accord et comprend que Sa Majesté de la Nuit désire se venger de cette épaule meurtrie ; …Mais ce sera pour une autre fois. »

Après un énième sourire, le jeune homme fit volte-face et si dirigea vers la première porte à sa portée. C’était ouvert bien sûr. Il ne se préoccupa pas plus de fermer derrière lui. Dans le petit hall d’entrée, il jeta un coup d’œil à chacune des pièces jusqu’à ce qu’il trouve la chambre. Il y avait un lit qui n’avait pas l’air très confortable mais il était assez grand et lui ne prenait pas beaucoup de place. Il n’y avait pas de couvertures, c’était préférable, ces choses abandonnées étaient de véritables nids à microbes. Pour sa main, elle cicatriserait sûrement pendant la nuit. Tant pis pour les rats.
Sitôt qu’elle fut couchée, la Princesse s’endormit, roulée en boule, frissonnante en cette nuit glaciale, la main gauche dans le vide. Un léger sourire flottait sur ses lèvres.

Ne vous inquiétez pas, Blanche-Neige n’a pas encore croqué le fruit interdit. Elle est simplement un peu fatiguée.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyVen 17 Juil - 20:12

    There will be Blood || Blanche || 17215293
    Akira



Don’t stay
Forget our memories
Forget our possibilities
What you were changing me into
Just give me myself back and
Don’t stay

[ Dont' Stay - Linkin Park ]



Aussi loin qu'il s'en souvenait, Akira ne pensait pas avoir jamais rencontré pareil individu auparavant – à l'exception faite d'Akio, bizarrerie parmi les humains. En fait, il lui semblait que la Princesse Blanche était un mélange atypique d'Akio et de lui-même. Il portait en lui l'inconscience, la naïveté, la pureté et l'innocence toutes relatives, l'étrangeté, la gaité, la puérilité et la versatilité de la grenouille. En revanche, il présentait aussi la bestialité, le sarcasme, le goût du sang, la témérité, la folie, l'impulsivité et la cruauté du requin. Une formule détonante. Oui, ce chat de Cheshire était une véritable bombe à retardement qui lui attirerait bien des ennuis.

Mais les ennuis, il y était déjà jusqu'au cou, alors un peu plus ou un peu moins... Pour tout dire, Akio fuyait les média et sa maison de production tandis qu'Akira fuyait la police. Ironie du sort, c'était le chef de cette dernière qui l'hébergeait de son plein gré. Cherchez l'erreur. De toute façon, la seule raison qui faisait que le requin blanc tolérait Yutsuki, c'était qu'il était gentil avec son protégé. C'était tout. Sinon, il ne supportait que Seimei, et encore, pas de trop près et que dans ses heures. Disons qu'il ne s'associait à l'humanoïde que pour l'Air Treck et les leçons de moral à Akio. Et cette princesse ? L'acceptait-il dans son espace vital ? Non. Oui. Pas vraiment. Peut-être. C'était un cas paradoxal. Ils venaient de se rencontrer, mais sa noble personne perturbait les idées pourtant si bien arrêtées du Roi des Crocs.

D'un côté, le squale à l'œil doré se sentait irrémédiablement attiré par la sauvagerie démente et infantile de la Marquise de Sade, mais d'un autre côté, il le rejetait de tout son être, farouche et renfermé, comme un lymphocyte expulserait un corps étranger sans plus de cérémonies, en le dévorant. C'est exactement ça. Akira aimerait tant pouvoir déchiqueter la chair princière du jeune homme et se repaître des lambeaux sanglants. Il commencerait par le cou ou le bas ventre, un peu en-dessous du nombril, la où la peau est blanche et fragile, là où la chaire et tendre. Le requin se rassasierait de son sang avant de croquer ses veines, ses muscles et ses organes. Il apprécierait le craquant de sa trachée ou la mollesse de son foie. La fermeté de son cœur et l'onctuosité de ses poumons. Un délice. Un pur délice anthropophage. Il pourrait le déguster cru ou bien en ragoût, qu'il aurait laissé mijoter une journée entière pour que la viande soit tendre et s'effiloche sous ses dents acérées. Il sucerait sa moelle rouge comme le plus précieux des mets et grignoterait passionnément son cerveau, se nourrissant avidement du foyer des souvenirs, des sentiments et de la folie de la Princesse. Il rongerait ses os jusqu'à les débarrasser de toute trace de viande, jusqu'à ce qu'ils soient lisses et blancs comme une dent, avant de les briser pour en laper le contenu. Akira mangerait TOUT. Absolument TOUT de Blanche. Ainsi, le Roi de la Nuit l'aurait détruit tout en le gardant précieusement en son sein et le problème serait résolu. Mais il ne pouvait raisonnablement pas le dévorer. Akio en serait traumatisé et un instinct animal et primitif lui susurrait que ce serait dangereux. Une sorte de prémonition.

Dommage, c'était si tentant... En regardant bien, il pouvait voir sa jugulaire battre insolemment son la peau pâle et fine, l'appelant. Quelle rude tentation ! Alors il redressa son regard perçant pour le fixer sur ses yeux invisibles, le foudroyant de sa déferlante de magma en fusion. Il valait mieux.

Qu'est-ce qui avait provoqué cet état de démence chaotique chez Blanche ? Était-il comme cela depuis toujours ou était-ce venu au cours de sa croissance, comme Akio ? La grenouille avait développé son dédoublement de personnalité à l'âge de dix ans, suite au traumatisme lié au décès de son grand frère, mort dans un accident de voiture. De cette scission était né Akira, rempart et béquille de l'écorché vif pour se relever et vivre à nouveau. Ainsi, le féroce requin n'existait en ce monde que depuis cinq ans à peine. Il n'avait jamais eu vraiment d'enfance à lui et ne connaissait cette étape de la vie humaine seulement via la mémoire de son hôte. Et encore, ce dernier n'était pas un bon exemple puisqu'il avait grandis trop vite : surdoué, Akio avait sauté quatre classes d'un seul coup pour se retrouver dans un monde déjà aux prémices de l'adolescence. Ce n'était qu'une demi-enfance que la grenouille avait eu. Mais dans sa tête, il y avait tout de même des images de comptines, d'aires de jeu et de parties de cache-cache. Des châteaux de sable et des jeux de marelle. Des « on disait que moi j'étais... » et de gentilles disputes d'enfants. Mais quand Akio s'est immergé dans son nouveau monde prépubère, il y avait aussi des moqueries plus cruelles sur sa petite taille, son jeune âge et ses goûts de bébé. Sur sa voix de rossignol euphorique. Sur sa bouille mignonne comme celle d'un petit animal innocent. Sur ses petits doigts de fille. Des jaloux de ses capacités, des idiots qui jugeaient sur l'âge et les expériences d'adultes. La grenouille avait grandis trop vite et en avait payé le prix : à trop se prendre pour un grand, il s'était fait faucher par le vice. Mais ce n'était pas sa faute. Il était simplement tombé sur une mauvaise personne qui n'avait eu aucun scrupule à piétiner sa fierté, son intégrité, sa liberté et – par-dessus tout – sa vertu. Akira aussi s'était senti souillé en même temps que son hôte, impuissant face aux douloureux assauts du mal qui laminait son honneur et ses entrailles fragiles.

Haine. Rancœur. Souffrance. Tristesse. Désespoir. Néant.

Akira regarda Blanche sortir un couteau. Aussitôt, il banda ses muscles, prêt à lui décocher un coup de pied mémorable qui lui fracasserait la mâchoire pour de bon. Mais a priori, la Princesse s'en servi simplement de miroir. Le requin se détendit un peu mais ne relâcha pas sa garde, son œil étant aussi attentif que celui d'un faucon en chasse. La Marquise regardait ses blessures, celles que lui-même lui avait faites d'ailleurs, pour la plupart. Sauf celle à la main si sa mémoire était bonne... En même temps, ses bleus de rien du tout n'étaient rien comparés à son épaules qui commençait à lui faire un mal de chien. Il tira sur son t-shirt pour jeter un nouveau coup d'œil à sa peau franchement violacée... Seimei et Yutsuki allaient encore l'engueuler... « Regarde dans quel état tu mets le corps d'Akio ! Et bla bla bla ! » Oui, merci ! Le requin savait parfaitement qu'il ne faisait qu'attirer des ennuis supplémentaires à la grenouille en le blessant de la sorte ! Quelle plaie. Pourtant, son hôte ne s'était jamais plains, sauf quand les blessures étaient très grave, comme lorsqu'il avait dérapé sur la route menant à la zone industrielle et s'était arraché la peau sur presque tout un côté du corps avec plusieurs côtes cassées. Là, Akio avait protesté. Normal.

Blanche se remis à sourire comme un illuminé sous le regard froid et critique d'Akira. Il s'assit en tailleurs devant lui, son regard invisible fixé sur le sang qui goutait de sa main. Le requin suivit son regard et se sentit saliver en voyant l'hémoglobine au rubis délicat. Cependant, la prise de parole du chat de Cheshire détourna son esprit carnassier de son centre d'intérêt. Il ne fut pas percuté par le sens de ses paroles, mais plutôt par le non-sens. Ça ne voulait strictement rien dire ! Qui étaient-« ils » ? Le noir total. Vraiment, ce dégénéré aux délires sans queue ni tête se foutait royalement de lui.

Puis il fit quelque chose de plus concret en écrivant le mot « desease » sur le sol. Akira traduisit automatiquement. Sûr qu'il était malade, celui-là. Mais était-ce physique ou mental ? Le requin penchait pour les deux à la fois... Son sang, le jeune homme préféra ne pas le goûter. Un bâillement princier rompit le silence qui s'était installé entre eux, le Roi étant d'un naturel taciturne de nature, surtout devant un tel personnage. Il était davantage un homme d'action que de paroles.

Le squale regarda Blanche porter ses doigts fins à ses lèvres et les embrasser tendrement. Perplexe, il le vit lever la main et les poser avec une noble délicatesse sur son épaule meurtrie. Akira eut un mouvement de recul alors qu'Akio kyattait comme un petit fou hystérique dans sa tête des « Kyaaaa ! Yaoiiiii ! Ah ! Je fonds ! C'est trop beau ! Kya ! Kyaa ! ♥ ♥ ♥ ». Le requin lui ordonna mentalement de fermer son clapet de fanboy acharné des relations homosexuelles, dont les pulsions pouvaient se réveiller à la vue d'un simple contact un peu ambigu comme celui-ci. Blanche se leva prestement – il avait raison – sous le regard inquisiteur, presque horrifié, du requin. Non mais quelles étaient ses manières de lui faire des baisers indirects, genre bisou magique qui guérit les p’tits bobos ? ! Rectification, Blanche n'était pas seulement gai comme Akio, il était aussi gay comme Akio. Misère... Akira était entouré de jeunes hommes sensibles au charme de leurs semblables. Et si lui aussi finissait par passer de l'autre côté ? ! « Huhu ! C'est déjà fait, tu n'as plus qu'à faire ton coming out ! ♥ ». Tais-toi, Akio, bon Dieu, tais-toi...

Toujours était-il que le requin blanc allait lui claquer le beignet à ce stalker ! Dommage, Blanche le prit de vitesse et fit une révérence, s'excusant d'être fatigué et de devoir le laisser sur sa faim. Haha. Et si Akira n'était pas d'accord ? Ah, il n'avait pas le choix, certes. Pour toute réponse, le jeune homme à l'œil incandescent émit un grognement patibulaire. Non mais je vous jure... Quel cas cette Princesse Blanche ! Le Roi des Crocs le suivit du regard, observant de loin son petit manège. La Marquise de Sade se coucha se un matelas et ne bougea plus. Elle dormait. Déjà.

Agacé, le rider grommela et fit volte face. Pour abandonner le chat ? Pas vraiment. Il récupéra son blouson et monta paresseusement les escaliers, tenant son bras abîmé avec sa main valide pour éviter qu'il ne bouge au rythme de ses bas et ne lui fasse mal. Il ressentait un petit fourmillement là où Blanche avait posé sa main bénie par ses lèvres. Réaction qui fit glousser Akio, hululant son cri de guerre moe « Yaoiiiiiii ! ». Mon Dieu... Il fallait se le farcir celui-là, avec ses groupitages yaoistiques. Arrivé au dernier étage, Akira balaya l'espace de son regard flamboyant et tomba sur ce qu'il cherchait : il ramassa la veste de la Princesse et redescendit les escaliers. Fuck ! Pourquoi est-ce qu'il faisait ça ? ! Il n'était pas son boy non plus ! Ni son animal ! Et encore moins son petit ami ! Alors pourquoi Diable avait-il été chercher cette fuckin' veste ? ! Rah ! Le garçon aux cheveux bleu nuit entra dans l'appartement et trouva la chambre où sommeillait la Belle aux Bois Dormants. Il soupira et déploya la veste sur son corps recroquevillé en guise de couverture. Au moins, il aurait un peu plus chaud...

Fuck ! C'est quoi cette réaction ? ! Akira eut envie de se donner des gifles. D'ailleurs, il donna un coup de tête dans le mur et s'entailla un peu le front sous le choc. Ah. Ça va mieux. Il entendit Akio pleurnicher dans sa tête mais n'y prêta pas attention. Il s'approcha de la fenêtre, la déverrouilla et l'ouvrit, le tout avec son bars indemne. D'une solide impulsion, le jeune homme s'envola vers les cieux. Le requin ne s'aventura pas bien loin, rien que jusqu'à un distributeur de boissons. Il inséra l'argent dans la fente et prit sa bouteille de Coca. Il fit volte face pour s'en aller mais arrêta son mouvement. Il hésita et se retourna à nouveau vers le distributeur, le défiant presque du regard. Il introduit de nouvelles pièces et réfléchit un moment. Que prendre ? Il appuya sur les boutons et prit une canette de café chaud – pour soulager sa blessure – et une bouteille d'eau. La grenouille roucoula « Aaaawh ! C'est miiiiignon ! Tu lui as pris de l'eau ! ». Akira poussa un profond soupir et renonça à répondre. De toute façon, il ne parviendrait jamais à l'arrêter dans ses délires. Il avait pris de l'eau, tout simplement, vu qu'il ne connaissait en aucun cas les goûts de la Princesse. Ceci fait, il retourna dans l'appartement en passant par la fenêtre.

Le rider s'approcha à nouveau de l'endormi et posa la bouteille d'eau sur le sol à côté de lui. Il avisa sa blessure à la main d'un œil critique. Bon... Tant qu'il y était... Akira s'agenouilla devant la Marquise assoupie et, avec ses dents, déchira une des lanières ornées d'un hameçon accrochées à ses jambes. Il retira le crochet métallique d'un coup de dents encore une fois. Hmm. Il allait devoir se servir de ses deux mains. Il soutenu celle, blessée, de Blanche avec sa main la plus faible et la banda fermement avec l'autre, enroulant son ruban orange autour. Il fit un nœud et observa le résultat : au moins, ça lui faisait un bon pansement.

Soudain, Akio demanda d'une voix chantante : « Dis, Aki-kuuun ? ♪ Je peux prendre le contrôle de notre corps deux secondes ? ♪ ». La réponse fut nette et catégorique : « Non. » ... « Alleeeeeez ! » gémit la grenouille. A force de longues négociations et de chantage affectif de la part de l'ex-idol, Akira céda et déplaça le cache-œil de façon à cacher son iris doré à la pupille fendue, révélant son œil gauche : d'un noir cuivré à la pupille ronde. Akira approcha doucement son visage de celui de la Princesse et l'observa dormir, écoutant sa respiration régulière. Dans sa tête, seuls les grommellements de son double brisaient le silence. Précautionneusement, le jeune homme souleva la frange pour pouvoir contempler le minois de Blanche dans son intégralité. Il était beau. D'une beauté très étrange, particulière et spéciale, certes, mais beau quand même. Akio esquissa un sourire tendre qui vira à la malice. Huhu. Créons un quiproquo digne d'un grand shôjô manga ! Il se pencha sur les lèvres de la Marquise et redéplaça le cache-œil dès qu'il fut presque sur le point de les toucher avec les siennes. Seulement, entraîné par le mouvement de son clone vicieux, Akira n'eut d'autre choix que d'avaler le millimètre restant, indépendamment de sa volonté. Et ce qui devait arriver arriva : le requin pressa ses lèvres contre celles de Blanche en un baiser involontaire mais pourtant bien réel.

« Fu... ? ! »

Le requin se rejeta en arrière et retomba sur son bras blessé. Il poussa un juron, et se traîna prestement jusqu'au mur d'en face afin de se tapir dans un coin, assit, jambes ramenées contre lui. Il allongea son bras valide pour attraper sa canette de café chaud qui cala contre le foyer de la douleur. La chaleur la calma un peu. Putain... A tous les coups, les pitreries d'Akio l’avaient réveillé. Et à tous les coups, il avait capté son baiser. Et à tous les coups, c'était la honte intersidérale de sa vie. Il attendit, tête baissée, la main crispée sur sa canette, les lèvres parcourues de picotements presque agréables s'ils n'avaient pas été placés dans un contexte aussi gênant pour le requin, furieux contre Akio. Ce dernier s'amusait bien, groupitant dans sa tête, hystérico-euphorique. Abrutie de grenouille. Fuck.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || EmptyDim 23 Aoû - 15:39

    { Marriage is the only war in which you sleep with the enemy.
    There will be Blood || Blanche || F_lpllsqkm_73788ba




Sursaut psychologique. Sursaut de son esprit épuisé. Léger frisson de son corps engourdi, et ses nerfs à vif. Il n’avait pas assez dormi ! Il devait se reposer pour être frais et dispo, pour de nouveau être d’attaque -et de défense. Lorsqu’il n’avait pas son content de sommeil … ça allait de travers. Et au lieu de quoi, quelque chose avait troublé son repos bien mérité. -Quelqu’un ?- Outrage ! Il n’avait pas dormi suffisamment longtemps pour que, tout comme la Belle aux Bois Dormants, son sommeil soit semblable à celui d’un mort. Profond. Oh non, cela ne devait pas faire bien longtemps, il avait passé la phase de somnolence, stagnant en sommeil léger. Il n’avait pas même eu le temps de rêver à ces deux derniers jours qu’il venait de passer, ô combien riches en émotions, tellement excitants ! Il se sentait … dupé ! Comme s’il avait été privé d’un beau cadeau. Ou comme si on lui avait subtilisé ce qui devait lui faire retrouver ses quelques forces. Enfin, la Princesse se sentait avant tout un peu pâteuse, mal réveillée. Il suffisait que son esprit se connecte à la réalité, cela demandait juste un peu de temps. Stop the dream but never srceam.

Sensation. Oppression. Pression. Sentiment ? Confusion. Eteints tout, tais-toi.
C’était … quoi ? -Comme avant, il y a longtemps- Une légère pression sur ses lèvres. Un baiser à peine esquissé. La Princesse avait ouvert les yeux. Sursaut de sa conscience. -Je n’embrasse pas, non je n’embrasse pas comme ça ♪- Une pression des lèvres du Prince sur celles de la Princesse, un baiser à la saveur douce-amère. Qui avait sorti Blanche-Neige de son coma, la Belle au Bois Dormant de son sommeil éternel. Et Blanche de sa folie. Sans carapace.
Cependant, il n’eut pas à avoir peur ; cette présence, il sentait, il la reconnaissait, elle ne lui était plus inconnue. Cette voix, cette façon de se mouvoir, de respirer, oh il n’avait pas besoin d’ouvrir les yeux pourtant pour savoir ce dont il s’agissait. C’était un tout dont il était plus ou moins conscient, comme une idée fixe qui le hantait. Le Requin était là, de toute sa majesté, avec toute sa hargne. Son étrange Majesté qui intriguait vraiment la Princesse. Oui, une idée fixe, comme une psychose. En fait, le seul avec lequel elle eut vraiment envie de jouer, et dont le goût pour le sang était à la hauteur du sien. Il y avait aussi cette différence, cette obsession de ce qu’il n’avait pas, de ce qu’il ne pouvait être, qui l’attirait. Plus prenant que la curiosité de ce qu’il ne connaissait pas, c’était dangereusement flamboyant, il était avide, convoitant ce qu’il n’avait pas. Saisir. Obtenir. Dérober. Posséder. Opheliac. Et si c’était un cercle sans fin …? Il n’avait pas à simuler la confusion. Il était réceptif à l’attaque mais ne voulait pas blesser. C’était simplement un moyen de se défendre. De se protéger. C’était juste les jeux qu’il jouait, et les mots qu’il prononçait. C’était pour ne pas douter, pour que la vérité ne doute pas elle même qu’elle était une menteuse. Pour ne pas mentir, ou ne rien dire.
La Princesse Blanche ne souriait pas, elle se sentait perturbée. Les yeux grands ouverts sous les cheveux blonds. La pâleur de son regard qui contrastait avec l’intensité de ses émotions. -Que cela cesse-
Et il s’était redressé sur le matelas, passant de la position fœtale à tailleur, -comme une renaissance. Le tissu noir glissant de ses épaules, la veste, -esprit mis à nu. Le sang qui ne gouttait plus de la blessure, un joli pansement. Il n’évaluait pas la situation, car il ne l’intégrait pas, ne comprenait pas. Non-pas qu’il était idiot, mais simplement, il n’avait jamais fait front à ce sens du mot ‘attention’. Qui marque la prévenance. Son esprit n’avait jamais été brouillé de ‘cette’ façon.
Maintenant, il le voyait parfaitement, le Requin, seul dans son coin, qui s’était éloigné de la Princesse Blanche. Et il ne comprenait pas quelle était la raison de ce trouble qui avait envahi le Great White Shark, qui semblait différent du sien. Le même dans l’aspect, mais différent dans son origine ? Où donc était passé son éternel sourire sarcastique -carnassier-, qui lui était malgré tout tellement plaisant ? La donne semblait avoir changé, il aurait fallu lui expliquer. Ou c’était mieux ainsi … ?

Non, non, Sa Majesté n’avait nul besoin de redouter l’abattement de la honte sur sa noble personne. En effet, nous prenons conscience de ce que nous sommes à travers le regard de l’autre et ce que nous pouvons y lire. Nous nous reconnaissons comme étant tel qu’autrui nous voit. Par exemple, si je fais un geste vulgaire ou malvenu, qu’il ne m’aurait pas paru comme tel si j’avais été seule, et bien si le regard moqueur, horrifié de quelqu’un vient à se poser sur moi à ce moment, j’en éprouverai certainement de la honte. Le regard de Blanche était tout ce qu’il y avait de plus dissimulé, l’on ne pouvait par conséquent rien y lire. Seulement imaginer. De plus, il était imperméable à la honte, elle lui glissait dessus comme sur la glace, et la plupart de ses jugements étaient altérés. L’idée, la conception de honte lui passait loin, très loin au-dessus de la tête, il ne l’éprouvait pas vraiment. Bien qu’il put en jouer si jamais l’envie l’en eut pris, volontairement il aurait dévoiler un sourire sarcastique. Ce qui n’était pour l’instant pas le cas. Le reste de son visage était le reflet des sentiments qui auraient dû paraître dans le regard opaque. L’on ne pouvait y lire pour le moment qu’une tentative de compréhension. Après tout, les valeurs, les normes, il n’en avait pas conscience le moins du monde. Il était libre d’agir et réagir selon ses envies, objectivement, sans que ses jugements soient entachés. Ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas-, ce sont des barrières érigées contre votre esprit. Elles empoisonnent. Il suffit de les abattre, c’est difficile ? Laisser libre cours à cette part de folie en vous ; la laisser vous guider, et ce sera l’avènement de votre réelle liberté. Complète. Définitive. Défier la société, défiez vous vous-même. Il faut parier.

Mais ce baiser, oh le requin ne l’avait sans-doute pas désiré … Et pourtant, cela faisait remonter à la surface vaseuse de son esprit des souvenirs lointains, une dernière fois nets et précis et aigües et tranchants d’amour platonique, de baisers passionnés et de destruction dans son petit cœur gelé. C’était douloureux. C’était affreux de sentir comme cela s’effaçait cependant, devenait flou au profit du présent, des sensations et des sentiments. Instables, pourtant bien réels. Un changement non-désiré. A combattre. Agréable la douleur née au creux de l’estomac, agréable le goût sur les lèvres. -So sentimental, not sentimental no- Agréable mais faux. Faux. Faux. Terrible imposture. C’était neuf, ce n’était rien d’autre qu’une pression légère, un effleurement. Mais c’était vénéneux. Et c’était pour cette raison que le Roi de la Nuit s’était rapidement esquivé, traîné sur le sol dans un coin de la pièce. Parce qu’ils en avaient conscience tous les deux. Et la raison pour laquelle le Roi était toujours dans les parages, il ne se la posait pas. C’était ainsi, comme une vague idée de Destin. Sans volonté. Cette réaction démesurée, les jurons proférés -Tous ce qu’il pouvait sortir en matière de jurons ! Devant une Princesse !-, c’était à cause du poison qui s’activait dans l’âme …? Etrange. Curieux. Il n’assumait pas ses réactions … ? Mais ça, il pouvait admettre, c’était … facile. Ce n’était rien qu’un simple contact physique. Sans signification. Oh, lui n’en avait pas besoin, il n’en quémandait pas, l’on ne lui en offrait pas et c’était parfait ainsi. Il n’en désirait pas. Il savait qu’il en allait de même pour le Requin aux crocs sanglants.
Constatant la manière dont il se tenait l’épaule, cette chute -pour raison encore inconnue- avait dû se faire sur le membre blessé. Qui était franchement violet à présent. Et c’était joli, hypnotisant. La Princesse avait le regard rivé sur l’inhabituelle couleur, fascinée. Sur la délicate épaule toute abimée par sa faute. Comme il était étrange de se dire que ce qu’elle lui avait fait était de sa faute … Qu’elle avait fait mal à son … Prince ? Et elle voulait effleurer, toucher, pour être certaine, car c’était irréellement envoûtant. D’où sortait-il cette canette qu’il appliquait contre la meurtrissure ? C’était … froid ou chaud ? Anesthésiant ou apaisant ? Chaud ou froid … froid ou chaud … Il baissa la tête, coup d’œil circulaire et … une bouteille d’eau ? Oh non, il n’arrivait pas à sourire ! Tout cela, c’était vraiment trop improbable. Impossible. Qui bousculait un peu plus encore ces idées étrangères qui s’insinuaient à l’intérieur, qui semblaient avoir pour objectif de chasser la folie et le sourire. Elles voulaient le perdre. Elles y parvenaient. Tout ça, toutes ces ‘attentions’, cela venait du Requin ? Étonnant, il l’avait beaucoup plus habitué aux sarcasmes et aux regards hautains. Il aimait bien. C’était plaisant, tout ce que faisait le Roi des Crocs, énigmatique et effrayant, que lui pouvait regarder avec ses yeux invisibles et son sourire géant. Et rien ne le faisait plus exulter que ce qu’il voyait. -And if it was a very sexy dream ?-

Oublie la confusion. Oublie le reste. Joue. Amuses-toi.

Le Great White Shark abhorrait tout contact avec la race humaine, ceux qui n’impliquaient pas une sorte de … violence. Alors Blanche pouvait en jouer. L’on peut se jouer de tout. Et peut-être que ce serait l’une des plus dangereuses parties jamais entreprises … ? Le Requin aurait mieux fait de redouter, plutôt que la honte, les idées saugrenues qui avaient la fâcheuse tendance à se fixer à l’esprit de l’espèce de chat princier. Car sans-doute cela le ferait sortir de ses gonds …

Il se coula sur le sol, avec une lenteur bien calculée, et s’approcha doucement -à quatre pattes- du danger. Oh oui, c’était le danger qui l’excitait. Et il était bien plus curieux de la peur qu’il lui procurait, qu’apeuré de cette curiosité. Ce garçon qui faisait battre son cœur, frayeur et … ? Enfin, il s’arrêta juste devant le jeune garçon aux mèches nuit, à genoux les mains posées sagement sur ses cuisses, et murmura :

« Elle parle à la troisième personne, elle peut oublier qu’elle est moi. »

Elle, la Princesse … oui, il lui suffisait de devenir quelqu’un d’autre pour ne jamais être vulnérable. Pour ne pas perdre son sourire. Il lui suffisait d’être la Princesse Blanche et de faire tout ce qui lui plaisait. De ne pas être soi. Oublier la véritable panique mécanique de son cœur en plastique.
Il ne regardait pas le joli visage, qu’il aimait beaucoup lorsqu’il était fendu d’un sardonique rictus, qui ne lui plaisait jamais tant que lorsqu’il semblait se savoir le maître du monde. Cet air légèrement supérieur, ce regard qui posait comme incontestable et incontestée sa domination sur la Terre entière. Alors il contemplait la blessure, avec une once de regret parce qu’il aurait aimé avoir le nécessaire pour la soigner, sans une once de remord parce que c’était lui qui la lui avait infligé. Et pour Blanche, les blessures physiques n’étaient jamais plus précieuses que lorsqu’elles étaient infligées sans remord et par … affection. Lorsqu’elles étaient chéries. Et lui, il l’aimait beaucoup, il la trouvait très belle. Seulement, il ne connaissait pas encore suffisamment le garçon pour que cette marque puisse demeurer inaltérable. Il fallait qu’elle s’efface. De la pommade, des bandages, il n’en savait rien ; à part pour sa propre maladie, les médicaments et autres produits pharmaceutiques ne tenaient pas à lui dévoiler leurs charmes et leurs mystères. Il aurait été temps de s’y mettre, jouer à l’infirmière … Mais il ne pouvait qu’être désolé -presque- et accorder au Requin … une compensation ? Pas sûr.


Il était somme toute temps de jouer avec le feu.

-D’ailleurs, quelle heure pouvait-il bien être ? Tard sans-doute.- Maintenant qu’il était tout près du Squale, il voyait bien son visage, et ce regard absolument fascinant, scintillant comme une pierre précieuse, l’œil de Dieu comme l’astre solaire, lave en fusion. Hélas, il ne pouvait pas le retirer de son écrin. Il se mordillait la lèvre inférieure pensivement tandis que les idées défilaient dans sa tête. Il voulait jouer encore, encore et encore avec le Requin. S’amuser à le faire enrager. Et s’il ne voulait pas, s’il restait buté, il trouverait un moyen et ce serait très drôle. <3 Il se rapprocha un peu plus, jusqu’à ce qu’ils se trouvent pratiquement nez à nez. Il pencha la tête légèrement de coté et déclara d’une voix -faussement- innocente et mielleuse :

« C’est de la triche de voler un baiser à la Princesse pendant son sommeil … »

C’était un fait. Incontestable, n’est-ce-pas ? C’était un sourire plein de malice sur son visage, et un ronronnement sourd de contentement au creux de l’estomac. De la provocation et il en avait encore en réserve. Ce qu’il ne fallait pas faire surtout, c’était user de violence. Son rictus qui se changea en expression quelque peu rêveuse alors qu’il baissait une nouvelle fois les yeux sur l’épaule meurtrie.

« Shishi … On peut jouer … je connais beaucoup de jeux … »

Et certains auxquels il n’avait jamais joué, mais ça n’avait pas d’importance. Il n’allait de toute façon pas jusqu’au bout, il valait mieux. La fuite était sa meilleure alliée, la lâcheté un bouclier efficace. Mais bref. Il était prêt à quelques démonstrations de douceur, mièvreries et compagnie dans le but de faire s’arracher les cheveux du garçon -non-pas qu’il voulait le voir chauve hein ! C’est une expression-. Blanche écarta légèrement la main crispée sur la canette -du café assurément- de l’épaule blessée. Il suffisait de profiter de l’état de confusion dans lequel flottait le Requin. Avant qu’il ne s’énerve. Alors les mains appuyées sur le sol pour plus de stabilité, il se pencha doucement, et déposa un délicat baiser à la naissance de la gorge gracile et du membre abimé. Mais bien évidemment, tant de tendresse ne pouvait durer … Le baiser de la Princesse se transforma en un léger mordillement caressant cette parcelle où la peau devenait violacée. Comme un vampire, il jubilait intérieurement, souriait. Enfin, y planta plus franchement les dents.

Il se releva d’un bond cependant, rit joyeusement (gayment même) parce qu’il avait échappé aux foudres du fou furieux, et détala comme un lapin -récupérant sa veste et la bouteille d’eau au passage- jusqu’à la porte. Jeta un coup d’œil par-dessus son épaule avant de s’élancer dans le couloir. Oh il avait bien les jambes quelque peu flageolantes, mais suffisamment d’énergie pour s’amuser encore. Il aurait mieux fait de se préparer -psychologiquement- à recevoir la vengeance du Requin, plutôt que de fuir lâchement. Surtout qu’à n’en pas douter, il finirait par se faire rattraper. Car le Requin désirerait de venger, n’est-ce-pas ? Et si ce n’était pas maintenant … Il faudrait se cacher ! Blanche était vraiment du genre intenable -et instable aussi-. M’enfin, il n’en avait cure, tout ce qui comptait, c’était cette sensation grisante que lui procurait cette situation. Oh oui ! Une éternelle partie, une histoire sans fin !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





There will be Blood || Blanche || Empty
MessageSujet: Re: There will be Blood || Blanche ||   There will be Blood || Blanche || Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
There will be Blood || Blanche ||
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
. Floating Word & Floating World } :: 「 GOOD . MORNING . GOOD . DAY 」 :: Flowery Garden :: » Write's memory.-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser