Bip..bip...BANG ! Le réveil à Quartz offert par Tata Simone vola en éclat contre le mur d'en face. Le créature qui venait de faire ça s'enterra en peu plus dans son lit, ne désirant pour rien au monde se lever. Pourtant il le fallait bien non ? Yutsuki Majinaï, chef de la police de Tokyo avait du pain sur la planche aujourd'hui ! Comme tous les jours d'ailleurs, il n'avait pas le droit de paresser au lit sous prétexte qu'il n'avait point l'envie de voir des filles venir pleurer à son bureau car on venait de voler leur superbe sac Versace. Le blanc-bec ne daigna toujours pas se lever, dans ces moments là, il ne redoutait qu'une seule chose : qu'Onigami lui tombe dessus et qu'il passe un sale quart d'heure. Le bon côté des choses c'est qu'après il était bien réveillé ! Avec quelques hématomes sur le corps... Bon tant pis, il allait se faire massacrer par le rouquin, mais au moins il aurait bénéficiait de quelques délicieuses minutes en plus de sommeil. Yutsuki fourra son visage dans son oreiller encore frais, s'étirant sur son matelas, ses phalanges touchant le mur disposé derrière son futon. Il bailla longuement en songeant à ce qui lui attendait. Alors qu'il était complètement perdu dans ses méditations hautement intelligentes, une voix grave et menaçante se fit entendre derrière la porte :
« Yutsuki, si tu ne te lèves pas je vais te frapper tellement fort que tu ne pourras plus poser tes fesses sur la chaise. »
Pas un mot de plus ni de moins, une phrase claire et nette qui laissait présager ce qui allait arriver s'il ne se bougeait pas de sortir de sa couette. Il grogna :
« Mendokuse Na... (1) »
Yutsuki se leva avec la motivation d'un condamné à mort, il se traîna dans la cabine de douche et ouvrit les deux robinets.
« …. »
…
« HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! AKIO J'VAIS TE BUTER ! »
Le hurlement aigu du policier laissa Onigami stoïque, comme d'habitude bref. Il devina aussitôt que l'adolescent avait utilisé toute l'eau chaude et résultat des courses, Yutsuki se lavait à l'eau froide. L'humanoïde railla, mais insensiblement :
« Ça t'apprendra, au moins tu te lèveras plus tôt. »
Le sujet de sa moquerie libéra un flot d'insulte digne d'un chiffonnier, se levant en quatrième vitesse et s'habillant décemment par la même occasion. Si jamais Akio traînait pas là il allait passer un très mauvais quart d'heure, tel qu'il le connaissait, il se jetterait à ses pieds en chouinant 'Yutsuki-samaaaaa, je suis désoléééé, je le referai plus jamaiiiiis !' et le lendemain ça serait pareil. Le pire c'est que le policier craquait à coup sûr et lui laissait la vie sauve. Mais, visiblement, le starlette n'était pas encore ici, dommage, il était persuadé que cette fois il ne se serait pas laissé amadouer par sa sale tronche toute mignonne qui lui donnait envie de le câliner à chaque fois qu'il faisait ses yeux de cooker et qui...Yutsuki venait de se faire craquer tout seul sans même qu'il y est l'ado' devant lui.
* J'suis con, ma parole. *
Le pseudo albinos réajusta son blouson de cuir, passa une main dans ses cheveux en bataille, ne prit ni la peine de faire ses lacets, ni de remonter son pantalon qui permettait de voir son supeeeerbe caleçon noir laissant deviner de belles fesses. (Je sors je sais) Yutsuki gueula un « Onigami tu te ramènes bordel de merde, on s'casse ! » Et évidemment, il ne reçu aucune réponse du robot. Celui-ci était déjà prêt depuis environ une heure, trente-huit minutes et sept secondes trois quarts.
« AKIO TU FOUS PAS L'FEU A LA MAISON ! A CE SOIR >_< »
Il n'écouta pas la réponse et claqua la porte derrière lui, accompagné de son rouquin, il donna un coup d 'épaule dans la porte du garage blanche et une imposante moto noire fut éclairée par la lueur du soleil. Il l'enfourcha, mettant son casque tandis que son compère restait sans protection -c'est un humanoïde, il n'avait pas besoin de ça, même s'il tombait, son corps permettait de supporter des chocs cinquante fois supérieurs aux humains.-. Onigami s'assit derrière lui, ses mains s'agrippant à l'arrière de l'engin. Yutsuki donna un bon coup de pied dans la petite barre de fer qui permettait à le bécane de tenir en équilibre, il la démarra sans plus tarder et accéléra un bon coup. L'engin partit en avant et fit un dérapage sur le côté, avant de rejoindre la route. Le Majinaï manœuvrait extrêmement bien, même s'il ne respectait pas forcement les codes de la route...(xD). En dix minutes à peine, il arriva à destination en un seul morceau (miracle.). Enchaînant sa bécane à l'endroit habituel, il se dirigea vers le bureau de police, son casque sous le bras, essayant d'adopter une mine faussement joyeuse. A peine allait-il rentrer que, deux cent millions de filles allaient se jeter sur lui en prétextant s'être fait violer, ou agresser sexuellement.
* Hallelujah ! *
Yutsuki lança un regard en biais à son compagnon, impassible comme d'habitude, il prit une bonne inspiration et ouvrit la porte avec toute l'horreur du monde. Une dizaine de cris féminins lui vrilla les tympans, les groupies se jetèrent sur lui en aboyant des paroles totalement incompréhensibles mais que le chef devinait quand même. Avec le plus grand mal, il essaya de les calmer avec des gestes de mains qui ne firent qu'exciter encore plus les lapines. Onigami le tira férocement par la manche, vers le bureau supérieur et ferma la porta au nez des femelles hirsutes. Yutsuki se laissa tomber dans son fauteuil avec le plus grand soulagement de la journée. Il s'accouda au bois du meuble disposé devant lui et qui lui servait plus communément de bureau.
« Il faudrait les faire enfermer... »
Songea t-il avec un air sérieux mais qui sonnait faux, Onigami mit le verrou à la porte et s'approcha de lui sans vraiment avoir de réaction. Le jeune homme l'observa avec désespoir, il savait bien qu'il était vital de jouer la comédie -donc dans le cas d'Onigami : rester en permamence insensible- mais il pouvait quand même faire un effort quand ils étaient seules, il ne lui demandait pas la Lune non plus. Yutsuki fronça les sourcils, ce qui ne fit pas plus réagir l'humanoïde, son associé crut qu'il allait s'arracher les yeux. Ce qu'il l'énervait parfois ce sale roux percé! Il grogna et s'enfonça un peu plus dans sa chaise.
Onigami laissa tomber devant lui un très épais tas de feuille.
« WHAT THE FUCK ! »
Hurla le policier en se rejetant en arrière sur son dossier.
« Pour toi, t'as tout ça à signer ou remplir pour demain, bonne chance. Et n'oublie pas que tu dois acheter des bonbons pour Akio.
- Pardon ? O_o
- Il te l'a demandé avant que tu ne claques délicatement la porte. »
Ironisa Onigami en le toisant du regard, Yutsuki le lui rendit avec des éclairs, il arracha un document du tas et le regarda. OH GOD ! Il devait se taper mille feuilles dans ce genre, écrit en caractère petit, recto-verso qui plus est et en plus signer sur une espace de deux centimètres carrés ? Yutsuki se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang, il était sur que parmi tout ce tas, il y avait environ quatre-vingts dix pourcents de ces feuilles qui ne nécessitaient même pas son attention. La frustration lui montait à la tête, faisant palpiter sa tempe gauche, bien sûr, Onigami n'allait certainement pas l'aider, il resterait tranquillement dans son coin à faire on ne sait quoi. Quelle plaie d'être chef de la police de cette foutue ville, grande ville en plus de ça. Merde, et merde ! Le Majinaï commença à se taper la tête sur la table tout en inscrivant sa signature ultra compliquée sur le document. Aaah, sa signature ! Il était certain que personne (enfin humain et animal..) ne saurait la refaire, il y avait tellement de traits, de virages et de mouvements précis à faire qu'il était quasi-impossible de la reproduire. Machinalement, il redressa la tête et rejeta de délicates mèches blanches qui lui barraient les yeux. Le bleu de ceux-ci était encore plus limpide que d'habitude, c'était un peu normal, il était très calme pour le moment, et donc tout se détendait chez lui et la couleur de ses iris suivait, c'est pourquoi le bleu horizon s'était transformé en un bleu eau de rivière pure. Concentré dans ce qu'il faisait, Yutsuki ne laissait aucune feuille à la dérive, les lisant toutes très attentivement pour ne commettre aucune erreur. S'il en faisait une, ses ennemis en profiteraient pour le lui rappeler sans cesse, imaginez s'il signait une chose qui détruirait une pauvre maison de retraire et que quarante veuves et vieillards baveux se retrouvent à la rue ? Ça serait presque un crime et la populace n'admettrait sûrement pas ça, Yutsuki avait l'impression parfois de jouer les maires en remplissant ce genre de document, comme si les maisons de retraite ça le concernait, non mais je vous jure. Un bâillement indiscret sortit de sa bouche, il était levé depuis une heure et la paresse le rattrapait une fois de plus. Il regarda un moment Onigami qui lui offrait un regard lourd de menaces. Il était déjà arrivé qu'il s'endorme sur ses papiers, et il se retrouvait pendu par le cou à la fenêtre, (rappelons que son bureau est au 1er étage) en faisant ses prières et son testament mental. Il comprit et tenta de garder un minimum les yeux ouverts et conserver son intelligence. Pas gagner quand les paupières se ferment toutes seules, Yutsuki se résolut à prendre un café et l'avala d'un coup sec tout en continuant son inintéressant travail de remplaçant du maire (c'est de l'humour u.u). Onigami décida de s'absenter sans le prévenir, enfin il n'avait pas besoin de le prévenir puis ce qu'il n'y avait qu'une porte et c'était par là la sortie. Mais il savait pertinemment que s'il dodotait par mégarde, Onigami le saurait, il ne pouvait rien lui cacher à vrai dire. Le policier devait être à se dixième feuille qui était écrit en minuscule cette fois, il se tira les mèches de cheveux, des veines venant strier le blanc des yeux du psychopathe.
« Yutsuki...Calm Down... »
Si la fureur devait prendre forme, celle de Yutsuki aurait fait péter le bâtiment entier jusqu'aux souterrains. Le Majinaï chopa sa loupe dans un des dix tiroirs encastrés dans le meuble et commença à lire. S'ils croyaient que cela allait le décourager à déchiffrer leur saloperie d'écriture et d'ainsi, signer n'importe qui, et bien il se foutait le doigt dans le c*l ! A la fin de sa lecture, il déchira le papier en morceaux qu'il jeta ensuite dans la poubelle aussi sèchement que possible. Le jeune homme dépensa encore trois heures de son énergie à exécuter son boulot, sans jamais se plaindre ou appeler quelqu'un à son aide. Il était à présent à la moitié du tas de feuilles, ce qui le consolait c'est l'espoir qu'Onigami vienne faire un petit bout pour éviter une saturation du pauvre cerveau du 'cheveux blancs '. Yutsuki avait les yeux rouge, il se dégagea du fauteuil et farfouilla dans des cartons. Il en sortit une ampoule de Collyre, qu'il positionna au dessus de son œil droit puis son œil gauche tout en compressant à peine le plastique pour faire tomber quelques gouttes froides et agréables. Le martyre cligna des yeux, de fausses larmes dégoulinant de ceux-ci, il les essuya rapidement et se détourna de l'armoire, il songea reprendre ce maudit travail un peu plus tard. Son humanoïde lui avait rappelé autre chose en rapport avec ce gamin d'Akio.
« Hm...Ah oui des bonbons u___u »
Dit-il d'un air plus que las, il allait devoir aller dans un magasin ou seules des grands-mères rentraient, des gays et des oies de bonnes familles. Il murmura : Akio jt'e hais. Pour lui même en attrapant son blouson, disposé sur le dossier de sa chaise, au vol. Yutsuki l'enfila sans plus attendre, refermant ses phalanges sur la poignet de porte tout en la tirant. Plus aucune fille ne se dressait devant lui, à part des femmes dans la quarantaine assise dans un coin, patientant avant d'être reçues par un quelconque employé du bâtiment. Certains policiers le saluèrent sur son passage, Yutsuki répondit d'un signe de main, l'air extérieur lui mordit le visage. Il y avait beaucoup de vent aujourd'hui, c'était assez déplaisant, surtout que ce maudit mistral n'arrêtait pas de replacer la chevelure du leader sur ses pupilles et mine de rien ça l'agaçait à force. Enfonçant ses mains dans ses poches, il prit le chemin de la confiserie. A côté du trottoir, de l'eau courait en ligne droite, provenant d'on ne sait où. Yutsuki était coincé derrière une jeune femme visiblement pas très pressée, oubliant ses bonnes manières, il frappa les fesses de la minette du plat de sa main droite tout en se décalant brutalement sur le côté.